La petite femelle (8)
Datte: 15/11/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: De Bréville, Source: Xstory
... invitations de garçons du village. Heureuse d’échapper quelques minutes à mon travail, je laisse voler très haut ma robe légère. L’éclair blanc d’un slip qui me couvre à peine le ventre apparaît à chaque nouvelle figure. Étienne ne perd pas une miette du spectacle.
Nos yeux se croisent, une onde fulgurante parvient jusqu’à mon ventre.
— Mon dieu, pensais-je, mais j’ai envie de baiser avec lui ... Qu’est-ce qui m’arrive ?
La sensation est tellement neuve que j’exprime inconsciemment mon désir avec une crudité inhabituelle.
— J’ai envie de baiser avec lui, me répétais-je.
Quelques heures plus tard, rentrant de cheval, il se trouve soudain nez à nez avec moi qui sors de la salle de bains. Je me croyais seule dans la maison. Je ne porte en tout cas qu’un string de coton blanc, identique à celui qu’il a déjà entraperçu. Avec un petit sourire effronté et une assurance qui me surprend, ce n’est qu’assez lentement que je dissimule mes seins, avant d’entrer dans ma chambre, pendant qu’il dévore du regard mes fesses quasiment nues et mes longues jambes.
Le repas du soir est tendu. Étienne n’ose pas me regarder, sans doute s’en veut-il de ne pas avoir profité de la situation. Il semble très en colère contre lui-même. Le dessert à peine avalé, il déclare :
— Je vais voir les chevaux !
Je laisse passer quelques minutes et quitte à mon tour la table. Je croise le regard de Christine qui est comme la lueur d’un phare dans la nuit. Ses yeux brillent : elle sait où je ...
... vais.
À l’entrée d’Étienne dans l’écurie, des petits hennissements de plaisir montent des box.
— Vos gueules, dit Étienne grognon.
Il saisit une poignée de paille et frotte doucement le dos d’une jument qui adore être bouchonnée. Il est occupé à la flatter, lui murmurant des mots apaisants qu’elle aime entendre, lorsqu’il devine une présence.
— Christine ? demande-t-il à haute voix.
... Et c’est moi qui sors d’une flaque d’ombre, très droite et assez pâle.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
Il me regarde par-dessus le dos du cheval. Je hausse légèrement les épaules.
— Rien. Je n’arrive pas à m’endormir...
Il sourit de manière bienveillante.
— Tu sais qu’on parle beaucoup de toi dans le village ? lance-t-il.
Je ne réponds pas, pensant aux mots que j’ai entendus de sa bouche et de celle de Léon.
— Oui, oui... bredouille-t-il, on parle de toi... Mais comment te sens-tu ici ? Tu ne me dis jamais rien...
Une odeur grasse et capiteuse, celle des bêtes et champs qui restituent un trop-plein de soleil, nous entoure et nous enivre... Il ne laisse heureusement pas s’installer le silence.
— Tu aimes bien les chevaux, hein, Claire ?... Je l’ai vu tout de suite, tu sais, la façon dont tu les regardes ne trompe pas...
Il pousse la porte du box.
— Viens, viens, entre ! Je vais te montrer comment on bouchonne un cheval...
Je fais semblant d’hésiter ; il prend soudain ma main pour m’attirer et je me retrouve à quelques centimètres de lui. J’ai la ...