Camille, délivre-moi du mâle
Datte: 10/11/2020,
Catégories:
fh,
ff,
fhh,
hplusag,
couleurs,
danser,
fsoumise,
dispute,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
Oral
69,
confession,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... être en train de s’envoyer en l’air avec lui du côté de Marseille ! Mon compagnon devine mon trouble et me dit avec un sourire enjôleur :
— Un petit coup de canif dans un contrat de mariage n’a jamais détruit un couple. Au contraire, il y met du piment.
« Peut-être ; mais alors, moi, j’ai la bouche en feu à force d’avaler d’en avaler, du piment ! » me dis-je. Dominique, avec tact, fait dériver la conversation sur la conduite – ou plutôt les inconduites – des hommes politiques qu’il conseille, tout en versant à nouveau le savoureux nectar dans mon verre qui, décidément, a fâcheusement tendance à se remplir au fur et à mesure que je le vide. Il me dit combien l’image que nos édiles donnent au public est différente de leur vie réelle, tant dans leurs combines financières que dans leur vie privée.
J’apprécie l’autorité naturelle qu’il dégage, mélange de savoir, de discrétion, de retenue. Au dessert, il me demande mon autorisation pour allumer un de ses gros cigares. Il en tire de voluptueuses bouffées, à l’odeur à la fois âcre et mielleuse. Lorsqu’il l’a achevé, nous nous levons, traversons à nouveau l’enfilade des deux salles de restaurant. Une partie des tables est encore occupée : quelques couples, une majorité d’hommes. Je me sens désirée, je me sens désirable.
Avec son habituelle galanterie, il m’installe dans le luxe ouaté de son véhicule, et démarre. Il me dit :
— Je te propose de venir jeter – en tout bien tout honneur – un coup d’œil à ma collection de ...
... tableaux. Mais il ne faudra pas faire trop de bruit : les enfants dorment au second étage. Aimerais-tu découvrir les secrets de la peinture naïve, Béryl ?
Je souris en mon for intérieur. Je connaissais le coup des estampes japonaises, pas celui de la peinture naïve. Mais je sais aussi moi-même faire la naïve ! Après avoir quelque peu minaudé, suivant à la lettre les prescriptions de Sandrine, je finis par accepter. Tout en conduisant, il pose sa main sur mon genou. Je sens comme une décharge électrique. C’est la première fois qu’un autre qu’Alex me touche ainsi depuis mon mariage. Je le repousse mollement, et lui lance :
— Est-ce bien raisonnable ?
— Mais l’art, Béryl, n’a jamais été raisonnable !
Et il se lance, dans une envolée lyrique, avec un superbe à-propos, sur l’opprobre subie au cours de siècles par les artistes maudits, peintres, poètes ou musiciens rejetés par leur époque, parce qu’ils allaient au bout de leur passion. Simultanément, ses doigts ont repris leur exploration, glissant avec lenteur vers le haut, le long de la fente de ma robe. Son toucher est subtil, aérien, langoureux. Il s’arrête un instant sur ma peau nue, à la lisière du bas, m’en vante le velouté, rencontre ma jarretelle, en suit le liseré, s’enroule dans sa dentelle élastique. Je frissonne, ferme les yeux ; je suis bien. Je pose cependant ma main sur la sienne pour arrêter sa troublante progression, en lui murmurant doucement :
— Vous êtes arrivé, Monsieur, en limite de propriété privée ...