Un raton laveur au paradis - Histoires de Sexe

Un raton laveur au paradis

... scout, ma belle.

Ouf, mes épaules se relevèrent.

— Bon, les jeunes, une chose de réglée. À part ça, on dort, ici, Paul ! m’annonça fièrement Pierrette.

« Yes, me dis-je, elle a déjà tout arrangé pour le trip à trois. Bingo ! » Mais je fis semblant d’être surpris.

— Pardon ?

Gros rire.

— T’as fait un gros dodo, affirma Marie.
— Et ?
— Ben, ma tante est retournée à la roulotte, elle avait oublié de prendre ses médicaments et il y avait plein de monde en train de filmer mon 4x4. MêmeRadio-Canada était là.
— Heureusement, j’avais apporté mes vêtements, spécifia Pierrette. Je leur ai dit qu’elle n’était pas morte, ils ont semblé déçus.
— Y me semble, fit Marie amusée en buvant à la paille du jus d’orange dans un petit contenant en plastique.

Elle semblait prendre la nouvelle de son adoption plutôt bien.

— Bref, je leur ai dit qu’elle était retournée à Montréal saine et sauve pour qu’ils nous laissent tranquilles, mais il y avait encore du monde qui arrivait quand je suis repartie. Y se font poser devant le 4x4 en famille. Alors je me suis dit qu’on devrait dormir ici ce soir si on voulait avoir la paix.
— Bonne idée ! dis-je en repensant au lit.
— J’ai ramené de la bouffe, des couvertes et deux bouteilles de vin, j’en ai trouvé une chez toi, Paul. On devrait être corrects, on va se faire un bon feu ce soir pis après aller se coller bien au chaud dans le grand lit.
— Hum ! fit Marie avec un drôle de sourire. Mais demain on doit partir, Paul.
— Hein ...

... ? m’exclamai-je déçu.

Elles rirent et Pierrette bâilla et moi je vis un gros raton laveur courir sur le toit de la cabane et disparaître soudainement.

— C’est à mon tour de faire dodo, nous avertit Pierrette en se levant.

Elle bâilla encore tout en s’étirant, bras en l’air, projetant sa poitrine en avant. Wow !

On la regarda entrer dans la cabane et on entendit hurler une minute plus tard, la porte s’ouvrit et un pauvre raton en sortit cul par-dessus tête à grands coups de balai. Pierrette referma la porte. L’animal, sous le choc, nous regarda un instant avant de filer la queue entre les jambes.

— Ça promet pour cette nuit ! commenta Marie si belle.

Ses cheveux avaient séché et elle plissait les yeux à cause du soleil en croquant dans une pomme, seins écrasés sur la table. Je me demandais si c’était de son visage que je me rappelais et non celui de ma sœur.

Gros soupir encore de ma part.

— J’aurais bien aimé rester encore quelques jours, mais là, c’est pas possible, Paul. Mon téléphone n’arrête pas de sonner et y faut que je rentre, j’ai bien des affaires à régler avant que… enfin…

Là, elle eut un autre gros sourire bien mystérieux qui m’intrigua tandis que je déballais en salivant d’envie un bâton de pepperoni au bœuf épicé.

— Pas le choix ! dis-je penaud.

J’en pris une grosse bouchée en mordant à pleines dents dans la viande de cow-boy séchée et fumée.

— Pas le choix ! fit Marie en soupirant. Être toute nue en plein bois comme ça, j’aime ...