1. 55.3 La dernière fois que Jérém est venu chez moi.


    Datte: 24/04/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... main.
    
    Après cette baise sans âme, je ne peux pas le laisser repartir comme ça. J’ai plus que jamais besoin d’un peu de chaleur de sa part. Je m’approche de lui, je pose ma main sur son épaule, je tente un câlin.
    
    « Arrête ! » fait-il, sur un ton très agacé, tout en se secouant avec un geste énervé.
    
    « Jérém… ».
    
    « Arrête, je te dis ! ».
    
    « Mais qu’est-ce qu’il te prend ? ».
    
    « Fiche-moi la paix ! ».
    
    « Qu’est-ce qu’il t’arrive depuis quelques jours ? ».
    
    « Arrête, Nico… ».
    
    « Non, je n’arrête pas… la semaine dernière on a passé des moments de fou, c’était magique… tu étais si différent… tu étais souriant, détendu… on était si complices… pourquoi du jour au lendemain tu ne viens plus, tu ne réponds même pas à mes messages, tu m’évites, tu es froid et distant ? ».
    
    « Ne me casse pas les couilles, Nico… ».
    
    « Tu me manques, Jérém… ».
    
    Le bogoss se tait, immobile, la respiration haletante. Plus je le regarde, plus j’ai l’impression qu’il n’est pas dans son assiette. C’est comme s’il voulait me dire quelque chose, et qu’il n’arrivait pas à trouver le courage de le faire ; comme si quelque chose le tracassait vraiment, comme s’il étouffait d’être dans cette pièce ; comme s’il regrettait déjà d’avoir couché avec moi, de s’être laissé faire.
    
    C’est dur de savoir, à priori, ce qui le tracasse ; de savoir et de le voir le garder pour lui, de voir qu’il n’a pas l’intention de m’en parler, alors que je suis aussi concerné que lui ; c’est dur de savoir et de ne ...
    ... pas pouvoir lui en parler, parce que j’ai promis de ne pas le faire.
    
    Je regarde son dos en V, ses épaules, ses tatouages, ses beaux cheveux bruns, ses oreilles adorables ; je regarde ce garçon que j’ai envie de couvrir de bisous et de câlins, sans pouvoir le faire.
    
    « Est-ce que j’ai fait ou j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? » je tente d’attaquer ses remparts par un côté qui me semble moins bien gardé.
    
    « Arrête Nico ! » fait-il en passant son boxer bleu.
    
    « Mais putain, parle-moi, Jérém ! » je lui lance, tout en passant à mon tour mon boxer et mon t-shirt et en me glissant sur le bord du lit, juste à côté de lui.
    
    « Je n’ai rien à te dire ! » fait-il sur un ton agacé, en se penchant pour attraper son jeans.
    
    Le geste est rapide et brusque ; c’est lorsque le jeans atterrit sur ses genoux que quelque chose tombe de sa poche et atterrit sur le carrelage juste devant nous. Un petit bruit sec, pourtant assourdissant.
    
    Mes yeux m’apportent une image à laquelle mon cerveau se refuse de croire. J’ai envie de hurler mais je me sens comme tétanisé. J’ai la tête qui tourne, j’ai l’impression que le ciel vient de me tomber sur la tête.
    
    Ce n’est que lorsque Jérém se baisse pour ramasser ce qui est tombé que je trouve la force de réagir :
    
    « C’est quoi, ça ? ».
    
    Mes mots ne sont que le reflexe de cette souffrance soudaine qui envahit mon cerveau, mon cœur, et mon corps même.
    
    « C’est rien… ».
    
    « Tu te fiches de moi ? »
    
    L’image de cette capote tape ...
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