1. 55.3 La dernière fois que Jérém est venu chez moi.


    Datte: 24/04/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... couloir. Je ne peux pas le laisser partir comme ça.
    
    Je sors de la chambre, je dévale l’escalier, et je le rattrape alors qu’il est tout proche de la porte d’entrée.
    
    « Mais bon sang ! » je m’emporte « ça pourrait être si génial entre nous deux si seulement tu étais moins con ! Il y a un truc spécial entre nous… les chanceux c’est nous, Jérém ! ».
    
    « Spécial ? Pourquoi ça ? T’es pas le seul mec que j’ai fait couiner… ».
    
    « Oui, mais avec ton cousin et avec le mec du On Off, c’était pas pareil… » je tente de me rassurer.
    
    « Si tu crois que c’est les seuls… » fait Jérém, odieux.
    
    « De quoi ???????????? » je tombe sur la tête.
    
    « T’as très bien compris ! ».
    
    Lorsque je reçois ce nouveau coup de massue sur la tête, encore plus puissant que le précèdent, je sens immédiatement que quelque chose est sur le point de casser en moi.
    
    Ça en est trop, vraiment trop. Même si je veux mon Jérém pour moi tout seul, je peux encore tolérer qu’on se fasse des plans à trois ; et même si ça me fait profondément chier, si vraiment il a envie de coucher avec des nanas, je n’ai pas de recours contre ça.
    
    Mais le fait de savoir qu’il s’est tapé d’autres mecs à mon insu, alors que je crève d’envie de lui ; qu’il a trouvé le moyen de franchir le pas d’aller voir ailleurs, alors qu’il n’assume même pas notre relation : ça, ça me blesse à vif.
    
    Le point de non-retour est là, devant moi.
    
    « T’es qu’un connard ! » je lui lance, toujours incrédule, le regard défait.
    
    « De quoi ...
    ... tu t’étonnes ? T’es pas le seul cul à baiser de la ville ! ».
    
    C’est à cet instant précis que le point de non-retour, celui que j’ai vu approcher de seconde en seconde, est atteint : ce coup-ci, Jérém a vraiment dépassé les bornes ; sa méchanceté est telle, que même tout l’amour que je lui porte ne suffira pas pour lui pardonner. Oui, quelque chose vient de casser en moi. Je sens mon sang bouillir, je sens une violente envie de lui faire mal au moins autant qu’il vient de m’en faire. Je vois rouge. Et je perds les pédales.
    
    Tout se passe en une fraction de seconde : je le charge et je le frappe au visage.
    
    Jérém n’a rien vu venir ; attaqué par surprise, il reçoit mon droit de plein fouet.
    
    Un filet de sang rouge vif commence à couler presque instantanément de son nez ; c’est à ce moment-là que je réalise que je viens de frapper le garçon à qui j’ai envie de faire tous les câlins du monde, jusqu’à mon dernier souffle. Moi qui ne me suis jamais battu de ma vie, il faut que je commence par Jérém. Si c’est pas malheureux, ça !
    
    Alors que je regrette déjà mon geste, je le vois porter deux doigts sous son nez, et les retirer ensanglantés. Son regard est désormais rempli de haine.
    
    J’ai peur de la violence de sa réaction : et c’est moins la douleur physique que je redoute, bien moins que le chagrin de voir notre histoire se terminer à coups de poings dans la figure.
    
    « Je suis désolé, Jérém, je ne voulais pas… » je tente de le calmer.
    
    Hélas, mes excuses n’ont aucun ...
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