1. Mad (11)


    Datte: 06/11/2020, Catégories: Trash, Auteur: Nkari, Source: Xstory

    Chapitre 11 : Madeline Kalst
    
    « J’adorais ma mère. J’étais une véritable princesse à ses yeux. Nous passions des heures à bavarder ensemble pendant qu’elle me coiffait ou me caressait les cheveux. J’aimais me coller à elle tandis qu’elle me lisait des contes merveilleux, des histoires de princes courageux, de princesses à sauver et de dragons à vaincre.
    
    Avec mon père, c’était différent. Il était plus distant. Et puis il travaillait dur, alors je ne le voyais pas beaucoup. Et même en dehors de son travail, il n’était pas souvent à la maison, parti traîner je ne sais où. Quand il rentrait, il était toujours très fatigué et criait dès que je faisais trop de bruit. J’étais une enfant assez capricieuse, et ça, papa n’aimait pas du tout. Maman n’arrêtait pas de me dire de me tenir tranquille quand il était là et de lui obéir. Parfois, la nuit, je les entendais se disputer. Malgré tout, je sais que papa m’aimait, même s’il ne le montrait pas. Parfois, le soir après le dîner, lorsqu’il venait de s’asseoir dans son fauteuil et qu’il s’allumait une cigarette, je le surprenais à me regarder et à me sourire calmement. J’aimais ces moments. C’était les seuls où il acceptait de me prendre dans ses bras et de me caresser les cheveux.
    
    J’avais horreur de l’école. Les autres enfants n’arrêtaient pas de se moquer de moi. Je ne sais pas pourquoi ils m’avaient choisie comme souffre-douleur. J’avais pourtant tout fait pour être acceptée, mais ça n’a jamais été suffisant. Je n’avais pas ...
    ... un seul ami. Une fois, une fille avait fait semblant d’être une amie, mais c’était dans le but de me ridiculiser. La première année, je n’ai rien dit et j’ai subi dans mon coin. La seconde, j’en ai parlé à mes maîtresses. Elles ont grondé les autres élèves, mais ça n’a rien changé : au contraire, mes camarades se sont vengés pour avoir cafté. La troisième, j’ai commencé à me défendre et à me montrer violente. Résultat, c’était moi que l’école punissait, et j’ai subi plusieurs corrections par mon père. Je finissais en pleurs dans ma chambre. Maman venait me rejoindre lorsque mon père était sorti. Elle me prenait dans ses bras pour me consoler et me chantait sa douce berceuse.
    
    Et puis, c’est quelque temps après que j’ai appris la nouvelle : ma mère avait un cancer et n’en avait plus pour longtemps. Les premiers jours, j’étais en colère ; elle allait m’abandonner, me laisser seule avec mon père, elle, mon meilleur réconfort ! Comment pouvait-elle me faire ça ? Je criais et piquais des crises sans arrêt. Je m’en prenais à tout le monde. Je refusais d’obéir malgré les nombreuses corrections que mon père m’administrait. Finalement, je me suis calmée tandis que la santé de maman se détériorait de plus en plus.
    
    Le jour de mes neuf ans, elle n’en avait plus que pour quelques jours. Elle restait tout le temps allongée dans son lit d’hôpital à dormir ou à vomir. Je vins la voir, les larmes aux yeux. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.
    
    — Approche, ma puce, j’ai un cadeau ...
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