Gloria - Histoires de Sexe

Gloria

... à partir de quatorze heures, pour une séance de deux heures environ. Je vous propose donc de venir un peu après quatorze heures trente, histoire qu’ils soient dans le bain. Ça vous laisse ensuite une bonne heure pour faire vos petites affaires. Vous pourrez même faire un peu de supplément ; mais je vous préviens que j’ai une autre ouverture à dix-huit heures, et qu’il faut que je nettoie entre temps, car ce sera moi de corvée ce jour-là.
— Mais ils vont me voir passer devant eux, non ?
— L’établissement possède divers couloirs pour aller d’un point à un autre ; des passages secrets, en somme. Vous n’êtes pas censée le savoir, et surtout, le dire aux autres. Quand, jeudi, vous serez là à la porte d’entrée, donnez-moi un coup de fil ; il faudra pour cela que je vous donne mon portable. J’irai vous ouvrir en catimini et, ensuite j’irai vous conduire là où vous savez.

Intriguée, je le regarde :

— On dirait que ce n’est pas la première fois que vous faites ça…
— Secret professionnel ! Ceci dit au passage – admirez, Gloria, le jeu de mots – je fonde divers espoirs sur votre petite personne…
— Ah ? C’est-à-dire ?

Il s’accoude au comptoir, me fixant avec un large sourire :

— J’espère bien que vous y prendrez goût, c’est le cas de le dire, et que vous reviendrez. Ah oui, j’oubliais : bien sûr, ce sera gratuit pour vous ; un service en vaut un autre, chère Gloria.
— Un service en vaut un autre ?
— Bien sûr : vous serez la cerise sur le gâteau de mes clients du jour. ...

... Et un client heureux est un client qu’on fidélise.
— Je vois… Vous ne perdez pas le nord !
— Normal, je suis né dans le Nord !

Je pouffe malgré moi.

— Vous êtes toujours comme ça, Monsieur… ?
— Didier. Je vous appelle bien Gloria, non ?
— Vous êtes toujours comme ça, Didier ?
— C’est mieux ainsi, Gloria. Je pense que oui. Je ne vais pas tourner autour du pot : si le glory hole devient une de vos passions, c’est tout bénef pour nous deux ! Je vous fournis la matière première, et vous, vous vous fournissez !
— Dit comme ça… Mais c’est quand même… risqué, non ?
— Ici, c’est un sauna, pas un lupanar. De plus, je sais intervenir quand il le faut. Réfléchissez-y : où trouver mieux qu’ici la solution à votre envie ? De plus, ces messieurs doivent prendre impérativement une douche et auront tous fait trempette avant. Pas besoin de vous faire un dessin, je suppose.

Embarrassée, je rougis sous l’allusion.

— Je… je ne sais quoi dire…
— Eh bien, dites "oui".
— Facile à dire, pour vous !
— À vous de voir : mon offre tient toujours. Je vous donnerai mon numéro de portable quand vous serez un peu plus habillée, car je vois mal comment je pourrais vous donner ma carte actuellement ! Ah mais si, c’est vrai, je n’y songeais pas : votre manteau, c’est lequel ?

Je penche la tête par-dessus le comptoir, je regarde, puis je désigne du doigt :

— Là, le noir et rouge, à côté du machin vert !
— OK, je vais glisser tout de suite ma carte dans votre poche. Et n’oubliez pas ...