Gloria - Histoires de Sexe

Gloria

... vraiment votre prénom ?
— Oui, pourquoi ?

Ses accessoires toujours en main, il s’esclaffe :

— Amusant : une Gloria qui s’intéresse aux glory holes !

Tiens, c’est vrai que je n’avais pas fait attention à ce rapprochement fortuit… Je m’étonne même que mon cher mari avec sa langue acerbe ne me l’ait pas fait remarquer ! Mais ce type en face de moi l’a dit nettement plus gentiment. Comme je reste silencieuse, il poursuit :

— Si vous voulez essayer, pas de problème ; je peux même lancer une annonce dans les haut-parleurs et vous aurez du monde.
— Non, non, surtout pas ! Je suis ici avec mon mari.
— Monsieur ne voudrait pas que sa femme s’adonne à quelques menus plaisirs ?
— Si je veux me faire tuer, c’est le meilleur moyen !
— Ah, c’est con pour vous.

Je préfère éviter de répondre. Il me dévisage curieusement, puis soudain il lance :

— Je ne sais pas pourquoi, mais vous m’êtes sympathique. Venez me voir dans cinq-dix minutes, le temps que je range mes petites affaires et que je vérifie quelque chose.
— Ah… euh, où ça ?
— À l’accueil, tout simplement, et seule de préférence ; tout au moins sans votre mari, si j’ai bien compris. À tout à l’heure.

Et sans attendre ma réponse, il s’éloigne à grands pas. Je suis assez intriguée, circonspecte, comme on dit dans le beau monde guindé de mon cher époux. J’attends quelques minutes dans un coin, regardant les gens passer, m’imaginant ce qu’ils allaient bien pouvoir faire ensuite. Puis comme convenu, je me dirige ...

... vers l’accueil. Il est bien là, à son poste, penché sur un grand cahier que je pense être celui des réservations.

— Me voici.
— Merci d’être venue. C’est bien ce que je pensais : jeudi après-midi, le club de handball vient en séance privée.
— Oui, sans doute, et… ?
— Le club de handball masculin, je précise : des beaux gars grands et sportifs.
— Ah oui… Et… ?

Didier me regarde avec un grand sourire :

— Que diriez-vous d’être dans la cabine avec plein d’hommes musclés et bien montés autour de vous, à votre disposition ? Hum ?
— Vous voulez dire que… ?
— Oui, je veux dire que c’est une bonne occasion : vous aurez le choix, et même le nombre. Sinon, si vous n’aimez pas les handballeurs, ou si jeudi ça ne vous convient pas, j’ai d’autres dates.

J’ouvre grands les yeux ; je ne m’attendais pas à celle-là ! Je m’entends néanmoins répondre comme dans un nuage :

— Jeudi après-midi ? Je peux m’arranger… oui…
— Très bien ! Alors confirmez-moi quand même au plus tard la veille.
— Pourquoi ? Vous voulez les prévenir ?
— Non. Je veux leur faire la surprise. C’est plus amusant ainsi.
— Vous avez un sens de l’amusement un peu spécial !
— N’est-ce pas ? On ne tient pas un établissement comme le mien sans une certaine disposition d’esprit.
— C’est vrai…

Il referme son cahier des réservations, qu’il range sous le comptoir. Puis il me regarde posément dans les yeux. Curieusement, je supporte sans encombre son regard. Il expose les faits :

— Mes sportifs seront là ...