1. Julie et Mariam (7)


    Datte: 01/11/2020, Catégories: Erotique, Auteur: ballhin, Source: Xstory

    ... fatiguée, questionne Émily.
    
    Un blanc s’installe. Dans mon coin, je pouffe de rire en éparpillant mon croissant sur le bar.
    
    — Heu... Oui, tout va bien. J’ai eu beaucoup de travail, le test est difficile, vous savez, mais... je dois bientôt partir, là. Je vous raconterai tout ça en rentrant, c’est promis. Ne traînez pas. Bisous, mes amours.
    
    — Bisous, Maman, reprennent-elles en chœur.
    
    Mariam soupire et raccroche en dodelinant de la tête, puis revient au bar avec un petit sourire.
    
    — Elles ont l’œil, tes filles, dis donc ! affirmé-je d’un ton ironique.
    
    — Oui, tu as remarqué. Maman, c’est une vigilance de tous les instants, crois-moi !
    
    * * * *
    
    Dès notre arrivée dans le hall, j’ai senti le regard de Paul se poser sur nous. Après un bref bonjour, il me prend à l’écart.
    
    — J’ai l’impression que la nuit a été difficile, mesdames ? me chuchote-t-il à l’oreille.
    
    — Oui... problème de voisinage !
    
    Mon meilleur ami me sourit. Je pensais être prête pour lui répondre, mais je me rends compte que mon mensonge est grossier ; il connaît mon appartement par cœur et sait que mes plus proches voisins sont des retraités octogénaires. En me poussant du coude, il éclate de rire et reprend un ton ironique.
    
    — Des voisins bruyants. Ma pauvre Julie, la semaine où tu as une invitée, c’est un sacré manque de chance !
    
    — Tu me raconteras ?
    
    Surprise, je recule, faisant mine de ne pas comprendre son allusion. D’habitude, nous échangeons sur nos aventures respectives, ...
    ... mais là, c’est différent.
    
    — Et tu n’oublies pas de m’inviter à l’occasion, hein ?
    
    L’heure approche le bon timing pour m’esquiver vers la salle de test où m’attend Mariam, le sourire aux lèvres, lui rapporter mon aparté va être très délicat.
    
    Aujourd’hui, nous décidons de laisser la porte ouverte malgré les consignes. Dès la première minute, le cou de Mariam m’hypnotise et notre soirée magique tapie en embuscade, envahit mon esprit qui ne demandait que cela. Nos caresses, nos baisers brûlants, tout le plaisir que nous nous sommes donnés repassent en boucle, et m’enflamment le bas-ventre. Stop ! Trouve très vite un autre sujet de réflexion, ma fille, sinon tu risques la combustion spontanée. Rester concentrée devient alors un supplice, une épreuve de force. Malgré une envie irraisonnée, je dois éviter tous contacts pour ne pas la perturber pendant l’exercice.
    
    — Pause repas dans deux minutes, annonce notre agent d’accueil, d’une voix aussi agréable qu’une poissonnière à la criée.
    
    Cette impression de scène qui se répète sans fin me désole, une soudaine envie de changement germe au fond de moi. J’ai pourtant choisi et me suis battue pour cette vie, hors du contrôle familial, en totale indépendance. Elle me convenait parfaitement jusqu’à...
    
    Mariam. Oui, c’est bien cela. Jusqu’au moment de comprendre le vide et l’inutilité de cette existence et les manques qui à cet instant me crèvent les yeux. Je relève le nez et détaille cet environnement si familier : dix personnes ...
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