1. Filaë et les recherches


    Datte: 30/10/2020, Catégories: ffh, piscine, Humour sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... temporeur.
    
    Ainsi fut fait. Mais cela ne donna rien. On aurait dit que la machine manquait d’énergie, un peu comme une voiture qui ne serait pas arrivée à démarrer. Mais on ne se découragea pas. Cela nous prit plusieurs jours, mais on bricola une sorte de surcoque qui nous permit de monter les deux sous-coques en série. Sans plus de réussite.
    
    Les heures s’écoulaient, à toute allure, tandis que notre espoir s’amenuisait. Nous avions encore tenté de suppléer le défaut d’énergie anti-solaire en relayant l’énergie solaire qu’utilisaient la plupart des machines. Mais encore sans succès. Les filles commençaient à désespérer. Et moi je pensais à Xara, à nos enfants, à toute l’espèce humaine… et puis, plus basiquement, je pensais à ma famille, à mes copains, à Raoul…
    
    Je m’étais installé avec Thylis dans la demeure que je partageais déjà avec elle deux cents années plus tôt ; Aroel avait d’abord souhaité vivre seule, mais nous avait bientôt rejoints, ne supportant pas la solitude pendant nos heures de détente. Filaë avait insisté pour continuer à demeurer seule, quelque peu à l’écart ; elle disait qu’elle s’était habituée à l’isolement.
    
    ***
    
    Quatrième lunaison de l’an 728, seconde hexade, 45 h 03 :
    
    — Gufti ! J’attends un enfant, moi aussi !
    
    Thylis s’était finalement inquiétée de son absence de menstruations et avait passé des tests sur l’endothermoanalyseur que nous étions parvenus à rebrancher.
    
    — C’est vrai ? C’est merveilleux !
    — Et tu ne devineras jamais ! ...
    ... C’est un garçon !
    
    Mais aux cris de joie avaient succédé les larmes lorsque Thylis avait presque aussitôt pensé à sa fille Elya qu’elle avait laissée dans les bras de Xara.
    
    Il s’avérait toutefois que Thylis était enceinte depuis un bon moment ; il était même probable qu’elle avait été en fait « fertilisée » alors que nous étions encore à mon époque. Ce qui aurait pu expliquer qu’elle attendait un garçon.
    
    — C’est dommage… Notre mission aurait été un véritable succès…
    
    Aroel attendait en effet elle aussi un garçon. Mais il était de plus en plus probable que ces deux garçons ne connaîtraient jamais le monde où les sœurs de Xara les attendaient pourtant avec impatience.
    
    On avait encore tenté l’impossible : capter la foudre là où elle tombait fréquemment, de l’autre côté de la Terre. Mais ce fut un échec grossier où nous perdîmes beaucoup de temps et une navette de transport aérien.
    
    On commençait, Aroel, Thylis et moi, à se faire à l’idée que notre vie était désormais ici, à cette époque. Filaë, d’un côté, était optimiste :
    
    — L’humanité ne disparaîtra pas ! Vous êtes là pour la reconstruire…
    
    ***
    
    Septième lunaison de l’an 739, quatrième hexade, 72 h 56 :
    
    Je me tenais assis sur un rocher, au bord de la mer, les pieds dans l’eau. À côté de moi, deux enfants, mes fils, regardaient le soleil qui se couchait à l’horizon en se serrant contre moi.
    
    — Et voilà… tout est fini… nous sommes les derniers survivants…
    
    J’essuyai une larme en essayant de me montrer ...
«1...345...13»