1. Filaë et les recherches


    Datte: 30/10/2020, Catégories: ffh, piscine, Humour sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... fort, de ne pas me laisser envahir par le désespoir devant mes enfants.
    
    ***
    
    Quatrième lunaison de l’an 728, seconde hexade, 54 h 10 :
    
    — Aaaaah !
    
    Mon cri m’éveilla. J’avais rêvé. Je soupirai en essuyant la sueur qui coulait le long de mes tempes. Quel cauchemar horrible ! Seul à la fin du monde… le dernier homme…
    
    — Hmmm… Qu’y a-t-il ?
    
    J’avais éveillé Thylis. Je la rassurai d’un baiser. Aroel, de l’autre côté, se serra contre moi. Je l’embrassai aussi.
    
    J’essayai de me rendormir, mais sans y parvenir. Il y avait quelque chose qui me turlupinait. Je passai et repassai le film de mon rêve. Il y avait une chose qui n’allait pas : j’étais assis au bord de la mer, en train de regarder le soleil se coucher.
    
    — Le soleil se coucher… répétai-je à mi-voix.
    
    Le soleil ne se couchait pas, ici. Ça faisait plus de sept cents ans que le soleil ne se couchait plus. Elle était là, la solution ! J’en étais sûr ! C’était le rayonnement solaire permanent qui affectait le sexe des fœtus ! L’expérience de Yolen avait révélé qu’une surexposition à des doubles rayonnements gamma et X produisait les mêmes effets. Là c’était certainement d’autres rayonnements, plus inoffensifs, mais tout aussi dévastateurs sur les chromosomes Y. Comment n’y avions-nous pas songé ? C’était presque évident !
    
    Bah, de toute façon, même si c’était effectivement la solution, personne n’en saurait jamais rien, et surtout pas Xara et ses sœurs… Et quand bien même elles l’auraient su ? Comment aller ...
    ... contre ? De l’autre côté de la Terre, la vie était impossible. Ce qu’il fallait sans doute, c’était l’alternance des jours et des nuits.
    
    Oui mais alors pourquoi le peuple de Xara était-il tout de même parvenu à survivre pendant près de deux cent cinquante années ? J’essayai de me remémorer les paroles de la Vénérable lorsqu’elle m’avait accueilli :
    
    — Inexplicablement, peu à peu, nos femmes n’ont plus accouché que de filles.
    
    Mais celles de Filaë me revinrent aussi en mémoire :
    
    — Nos champs ne sont plus qu’un désert brûlant.
    
    Et je me voyais sortir du temporeur abîmé pour poser les pieds sur un sol desséché…
    
    — C’est évident ! beuglai-je. La Terre se rapproche tout simplement du Soleil ! Et beaucoup trop vite !
    
    Mes cris firent sursauter mes compagnes. Je les embrassai encore et me glissai aussi silencieusement que possible jusqu’en dehors de notre couche, puis allai trouver Filaë. Je devais absolument lui parler de mon idée, et c’était elle la plus objective sur ce monde, et sans doute la plus savante des trois femmes.
    
    En me rendant jusqu’à sa demeure, je pensai encore à la chaleur immense qui embrasait ce monde plus encore que celui où j’avais vécu avec Xara. Le rayonnement solaire était la cause des mutations chromosomiques, c’était sûr. Nous étions trop près du soleil. De plus en plus près. Et pourtant, ce soleil ne nous apportait pas l’énergie nécessaire à repartir d’ici. Je maudis l’astre qui luisait toujours aussi fort au-dessus de moi.
    
    Mais une ...
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