Filaë et les recherches - Histoires de Sexe

Filaë et les recherches

... Thylis dépriment, constatant que cela signifie que leur peuple, et donc toute l’humanité, se sont éteints. Mais une vieille femme se montre soudain : il s’agit de Filaë, la mère de Xara, qui avait disparu de son époque plusieurs années auparavant, à bord d’un temporeur.

Seconde lunaison de l’an 728, sixième hexade, 23 h 27 :

— Cela fait plus de dix ans que je suis prisonnière ici… Je suis parvenue à survivre au quotidien, grâce à la rivière et aux réalisations passées de notre peuple. J’ai espéré, longtemps, que les nôtres parviendraient à retrouver ma trace à travers les quelque deux cents ans qui nous séparent.

Elle marqua un silence.

— Mais vous êtes les premiers êtres humains que je rencontre au cours de ces dix longues années de vie solitaire…

J’admirais Filaë, qui était parvenue à survivre parfaitement seule dans un monde globalement plutôt hostile.

Thylis avait donné à la vieille femme des nouvelles de tout leur peuple, lui avait longuement parlé de Xara, de moi, de notre fils… de notre mission… Et moi j’avais parlé de Yolen, et la vieille femme avait pleuré.

Aroel avait parcouru tous les anciens bâtiments, à la recherche de dieu savait quoi, mais revint finalement bredouille, et s’assit en soupirant au bord de la rivière où Filaë nous avait conduits.

— Pendant ces longues années, j’ai exploré tout ce que je pouvais de la surface de ce monde. Il ne reste rien. Nulle part. Ni personne. Notre monde est devenu ruine ; nos champs ne sont ...

... plus qu’un désert brûlant ; toute notre nation est presque redevenue poussière. J’ai relancé quelques-unes des machines pour me rendre la vie plus confortable, mais aucune ne m’a réellement aidée. Je suis coincée là, comme vous l’êtes à votre tour, semble-t-il…

Elle me regarda droit dans les yeux avant de reprendre :

— Et juste au moment où l’on retrouve enfin un homme…
— Et pas le moindre ! plaisantai-je.

Mais ça ne dérida personne.

— Que le destin est cruel ! dit encore Filaë.

Toutefois, une idée me trottait dans la tête depuis un moment :

— Votre temporeur fonctionne encore partiellement ? demandai-je. Peut-être parviendrons-nous à en réparer l’un des deux à l’aide des pièces de l’autre, non ?
— J’en doute, me répondit celle qui était finalement ma belle-mère. Nous avons vécu la même mésaventure, quoiqu’à une centaine de lunaisons d’intervalle. Les mêmes pièces sont probablement touchées.
— Mais ça vaut le coup d’essayer ! intervint Thylis en se levant avec optimisme.

***

Seconde lunaison de l’an 728, sixième hexade, 27 h 12 :

À l’intérieur du hangar d’entretien, sous la conduite de Thylis et la surveillance de Filaë, Aroel et moi nous affairions sur le temporeur de la vieille femme. Nous démontâmes aussi loin que nous le pouvions sans risquer de dommages.

— Voilà… C’est la sous-coque de cristal allurique qui est probablement défaillante et n’absorbe plus la quantité d’énergie nécessaire. Essayons de l’intervertir avec celle de l’autre ...