1. Orchidées vanille et cannelle


    Datte: 29/10/2020, Catégories: bain, forêt, merveille, Auteur: Tithon, Source: Revebebe

    ... m’a fait chanter comme un Stradivarius, des arpèges, des trilles et des trémolos. Un jour, une heure, une minute, le temps a disparu. Des ménades sont venues puis reparties… J’ai dû hurler, à un moment, je me suis entendue.
    
    Lui ? Je ne sais.
    
    Imagine ! Baisée par un dieu, et quel dieu ! De quoi devenir chèvre !
    
    Je sens encore son poids sur moi, l’impression de le sentir encore là, au creux de mon corps.
    
    J’ai rêvé, je rêve encore ?
    
    Un miel doré est versé directement des mains d’une ménade dans ma bouche. Un pur régal, une ambroisie. Vitaminée, car deux minutes après je pète le feu. Hélas, le dieu a disparu.
    
    Le soleil a quitté le trou de la caverne.
    
    Je suis allongée dans l’eau tiède, le regard de Lucien interrogatif se pose sur moi.
    
    — Tu es bien, là ?
    — Où est la forêt ? l’île ? le dieu ? Lucien, qu’est-ce qui se passe !
    — Tu as dormi Adèle, cinq minutes. Que s’est-il passé ? Raconte.
    — Viens, sortons, je te raconterai en chemin ce que j’ai vu.
    
    Sortis de la caverne, en remontant à travers les bois, je parle, les ...
    ... mots s’écoulent de ma bouche. Lucien écoute sans un mot.
    
    Le chien qui nous avait attendu devant la caverne gambade derrière les papillons. Tout semble normal. Un léger parfum flotte dans l’air. Orchidée vanille cannelle.
    
    Lucien me dit alors que sur ce vallon circulent de vieilles légendes. Des femmes se seraient égarées, auraient passé des nuits en compagnie d’êtres surnaturels dont on ne sait pas trop quoi, mais c’était du temps d’il y a longtemps et dans les campagnes, sait-on jamais, peut-être y a-t-il eu des sorcières et… Patin-couffin. Son raisonnement m’endort. Moi, je sais, je sens encore. Ce vallon est magique, au moins pour moi !
    
    De retour à la maison je passe l’après-midi dans ma chambre, secouée, rêveuse.
    
    Depuis je suis rentrée en ville, j’ai cherché des images de Pan, ses légendes. Rien qui me satisfasse. Ai-je rêvé ? Ai-je rencontré Pan ? Je ne saurais jamais.
    
    Reste l’odeur, orchidée vanille cannelle.
    
    Voilà le récit de mes aventures, chère Sélène, j’espère que cela te feras rêver.
    
    Avec mes affections,
    
    Adèle. 
«123»