Orchidées vanille et cannelle
Datte: 29/10/2020,
Catégories:
bain,
forêt,
merveille,
Auteur: Tithon, Source: Revebebe
Ma chère Sélène,
En réponse à ton dernier mail, je t’envoie de mes nouvelles. La vie en ville est un peu monotone et le pays me manque. Il ne se passe pas grand chose par ici et pourtant ! Cette aventure dit le contraire.
L’autre jour il m’est revenu cette étrange histoire.
J’étais au marché en bas de la rue, à négocier une botte de radis, quand une odeur florale est venue exciter mes cellules olfactives. Orchidée, vanille et cannelle.
À mon dernier séjour chez Lucien, tu sais, le Lucien de la campagne, à côté de Vaour. Au printemps dernier, j’étais allée passer quelques jours chez lui.
Je l’aime bien, lui aussi m’aime bien.
Petite évasion rurale dans ce coin perdu de campagne et de bois.
Je me suis revue en ce matin de juin où il m’a entraînée à la recherche de prétendues girolles qui, selon lui, auraient poussé dans la nuit au pied des sapins dans le vallon, sous sa maison.
Tu parle d’une expédition !
Main dans la main nous sommes partis vêtus de nippes légères, lui un short et un tee-shirt à trous, moi une légère chemise et une culotte. Au pied des espadrilles avachies.
— T’es sûr qu’on va aux champignons, Lucien ?
— Oui, oui, tu vas voir, je les sens d’ici !
Giraumon, le cabot local, gambade devant nous en aboyant aux feuilles et aux piafs posés sur le chemin. La chaleur de ce matin de juin se pose sur mes épaules, des envies montent dans mes jambes. La caresse de l’air glisse sur mes cuisses et coule sur mon buisson doré.
En ...
... descendant le chemin, Lucien pose sa main au creux de mes reins, manière de me faire avancer.
Je sens encore sa main posée au creux de mon dos, chaude et douce, juste posée en haut de mes fesses… Hummmmmmmmm !
— Tu crois qu’on va trouver des champignons Lucien ?
Il m’a poussée gentiment contre un arbre au bord du chemin, ses mains sur mes seins m’ont dit patience, sa bouche sur la mienne m’a condamnée au silence. Devant nous s’ouvre la forêt de sapins. Il m’a poussée sur la mousse, est venu s’asseoir à côté de moi. Sentant son désir et le mien, je suis venue me poser sur lui, mon sexe trempé l’a absorbé.
Tu la sens, ma girolle !
Il m’a murmuré des choses que j’ai oubliées ou que je n’ose écrire encore. Juste, imagine ce moment.
S’il y eut jouissance ? Je ne sais plus, le temps s’est arrêté, là, dans l’odeur du bois, dans le bruit des abeilles, dans le silence de l’étreinte.
Après, longtemps après, nous sommes repartis sous les arbres dans le chemin. Plus bas un ruisseau tiède murmure sur les cailloux. Mes pieds s’y mouillent les siens m’y suivent. Sa main a retrouvé mon dos. Le soleil filtre à peine au travers des branches épaisses des sapins, l’ombre s’intensifie. Un rai de soleil éclaire une plaque de mousse comme une invite à se poser, un lit d’elfe, un nid de gnome.
— Dis Lucien, tu y crois, toi, aux satyres, ces créatures des bois, mi-chèvre mi-homme. Jusqu’où ils sont chèvre ? J’aimerais bien essayer une fois. Tu crois qu’ils ont une grosse queue comme ...