La cérémonie - Histoires de Sexe

La cérémonie

... rien, ça.
— Comment, rien ?
— Tu n’as qu’à faire comme moi.
— Pardon ?
— Oh ! eh bien, le faire seul. Ce n’est pas difficile.
— Tu veux dire que pendant que je me… Tu… Toi aussi ?

Thyris eut un fou rire.

— On peut le dire comme ça. Écoute, moi non plus, je ne suis pas insensible. Mais je ne veux pas risquer de perdre à nouveau ma virginité. Je suis bien trop contente de l’avoir retrouvée.
— Je ne vois pas en quoi je menacerais ta virginité, répondit le jeune homme avec une mauvaise foi évidente.
— Ah oui ? Est-ce que je dois prendre ça pour de la modestie ? Tu crois que si j’ai ton engin aussi près de moi je ne serai pas tentée ? Il suffit d’un doigt, d’un doigt seulement pour briser à nouveau… Est-ce que tu crois que c’est facile ? Combien de fois crois-tu que j’ai failli, moi-même, faire un geste irréparable ?

Fyrag haussa les épaules. Ça ne faisait pas son affaire, mais finalement il se sentait étrangement réconforté de savoir que Thyris connaissait les mêmes tourments que lui. Il se contenta de lui demander d’être décente, autant que le lui permettait son substitut de tunique.

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Ils arrivèrent en milieu de journée au lieu de rassemblement. Au cours des deux derniers jours de voyage, ils avaient rejoint de plus en plus de monde, tous venant pour la célébration. Les bivouacs étaient devenus des réunions hétéroclites, où les plus riches partageaient le feu des plus pauvres. Quand ils arrivèrent, les bords du lac étaient pris d’assaut, et ...

... une atmosphère de kermesse émanait des collines aux alentours. Alors que Thyris, à haute voix, s’étonnait que tant de gens circulent alors que la cérémonie, d’évidence, avait déjà commencé, une jeune femme, à la chevelure sombre et bouclée et à la peau mate, lui répondit en souriant :

— Vous n’êtes pas habituée à ces choses, non ? Vous êtes habillée comme une vestale. Il est vrai que nos célébrations sont moins formelles que les vôtres. Actuellement, ce sont les appels de novices. Chacun doit choisir un maître et être accepté par lui. Il y a parfois des rejets, bien que maître et novice se connaissent au moins depuis deux lunes.
— Pourquoi ? demanda Thyris, qui n’y comprenait pas grand chose.
— Les maîtres et les novices seront liés ce soir. Dans ces conditions, il est impératif que tous s’entendent. Ce n’est pas toujours facile.
— Liés ? fit Thyris.

Elle avait entendu parler de cela, mais il lui semblait qu’il s’agissait plutôt d’un contrat pour assurer la succession. Ce fut Fyrag qui répondit :

— Durant la cérémonie de lien, les personnes se promettent amour, fidélité et assistance.

Devant l’air dubitatif de l’aspirante vestale, la femme reprit :

— Le lien peut-être rompu si l’un des deux le souhaite, mais on fera alors appel à un prêtre d’Atilbis. En général, c’est parce qu’il y a eu partage de biens ou naissance d’enfants. Mais certains disciples d’Atilbis se lient toute leur vie à la même personne. Dans le cas des prêtres, c’est légèrement différent : ils ...