Perle de Guinée - 1 - Histoires de Sexe

Perle de Guinée - 1

... remis debout à mon tour et la prenant par les épaules m’efforçais de mettre calmement les choses au point.

— Écoute, Anne-Marie, d’abord je ne suis pas « Monsieur », je m’appelle Philippe et j’ai eu sans doute au moins autant la trouille que toi. On est bloqué ici pour je ne sais combien de temps. Il va faire nuit dans moins d’une heure et tomber des cordes dans deux. Alors je te propose trois choses : primo : on se détend, secundo : on se tutoie, tertio : on s’installe.

Un instant, je crus que la jeune femme allait me sauter dessus… en quelques secondes, je pus voir sur son visage défiler peur, méfiance, lassitude, avant qu’une lueur dans ses yeux ne m’indique que c’était gagné… provisoirement ?

— Merci Philippe, c’est toi qui as raison, on est passé à côté du pire… essayons d’en tirer le meilleur !

Nantis de ces bonnes résolutions, nous entreprîmes de faire le tour de notre domaine.

En s’éloignant du bord de l’eau, le trottoir basaltique devenait plus abrupt et se terminait par une sorte de grotte peu profonde mais vaste, au sol garni de sable noir formant une sorte de colline plate. Pas de traces suspectes, fauves ou serpents, le plafond était suffisant pour nous protéger de la pluie, mais trop pentu pour servir de dortoir aux chauves-souris.

Je décidai de planter ma tente sur la dune de sable, ce qui ne demanda que quelques minutes et lorsque la lumière commença à baisser, nous étions installés. Tout en aménageant notre « home », j’observais Anne-Marie ...

... à la dérobée… aussi grande que moi (je fais 1, 78 m), mince… mais pas maigre, avec des fesses rondes et une poitrine haute et ferme, Anne-Marie n’aurait pu prétendre au titre de reine de beauté suivant nos critères européens, même africains… ces derniers préférant les femmes à peau claire, ce qui n’était certes pas son cas.

Peut-être aurait-on aussi critiqué son nez, elle-même le trouvait trop gros « négroïde », me dit-elle, plus tard.

Par contre on remarquait immédiatement son front haut et bombé et ses yeux au regard profond, sa bouche aux lèvres pleines et aux dents éclatantes. Voyant qu’elle m’observait de son côté, je détournais mon regard… sans doute pas assez vite…

— Alors Philippe, l’inventaire te convient ?

Pris en flagrant délit, je ne savais plus ou me mettre !

— Allez patron, détends-toi, ta négresse n’est pas une cannibale !

De plus en plus gêné, j’essayai de répondre avec tact… mais évidemment, je ne faisais que m’embourber davantage. Finalement j’optai pour la franchise…

— Tu as raison… mais tu ne me fais pas peur et si tu veux le savoir, je te trouve superbe, et je serais ravi d’être dégusté par toi… et paf !
— Autant pour moi, s’esclaffa Anne-Marie, un partout ! Je ne te trouve pas trop moche non plus, un peu blanc peut-être… mais pour un toubab, ça peut aller. Quant à la dégustation… on pourrait peut-être se satisfaire dans l’immédiat, des maigres provisions que nous a laissées Boubacar.

J’eux vite fait d’allumer un petit foyer près ...