Le meilleur de la famille (5)
Datte: 25/10/2020,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... s’avérer sympa à condition de ne pas déraper sur les sentiments. Non, seule la recherche de l’expérience du plaisir devait nous guider. J’aimais Camille bien sûr, mais pas comme ça.
– Qu’est-ce qu’il y a derrière ? demanda-t-elle d’un ton neutre.
La disparition d’une serveuse par une porte dérobée que je n’avais pas remarquée m’intrigua. Le sens de l’observation de l’artiste avait encore fait ses preuves.
– Un club privé, sourit la barmaid en comprenant nos intentions, c’est réservé aux membres et à leurs invitées.
Attendre les yeux rivés à la porte, épier la sortie d’une femme isolée, l’inviter à boire un verre, l’amener à devenir notre complice, tout cela avait demandé plus d’une heure ; on pénétra dans le club avec Angélique, photographe sur les plateaux de tournage de cinéma, actuellement en vacances au Cap d’Agde. On avait prévenue la quinquagénaire, pas de sous-entendus, la curiosité seule nous poussait.
Cette fois, le dancefloor était au centre du salon plus petit, la musique douce inspirait la sensualité, des rambardes de bois ajourées définissaient des espaces bien éclairés sans rien cacher des banquettes voisines accolées aux tables. Ici, on venait voir ou s’exhiber. Les ongles de Camille incrustés dans ma cuisse m’alertèrent ; elle avait déjà remarqué un spectacle intéressant.
À moins d’un mètre, deux femmes s’embrassaient à pleine bouche, les traits tirés, les narines pincées. Elles se baisaient mutuellement à coups de doigts violents dans leurs ...
... intimités, ignorantes de la présence des voyeuses. J’aurai juré ce genre de comportement réservé aux hétéros, c’était mal connaître la sexualité lesbienne qui ne s’encombrait d’aucun complexe. La serveuse déposa une bouteille de champagne.
– Bienvenue au paradis de la méditation érotique, gloussa Angélique en remplissant les coupes, un lieu consacré à Artémis la chasseresse, déesse des jeunes filles, et à ses nymphes. Conserver sa virginité intacte par aversion pour les hommes ne la priva pas de l’amour physique de ses congénères. C’est une légende, mais on a envie d’y croire.
Fallait-il prendre conscience d’une perche tendue dans la déclaration philosophique de notre hôtesse ? On lui avait tout raconté, de notre niaiserie à nos attentes, du besoin d’avancer sur la découverte du plaisir sans nous préoccuper de savoir si cette route était la bonne ou un raccourci jusqu’à la révélation de nos véritables identités sexuelles au détour d’une rencontre amoureuse.
Mon désir d’appartenir à ce monde exclusivement féminin résultait peut-être d’une peur immodérée de la face cachée de la lune dont l’origine prenait sa source dans une enfance puis une adolescence pauvre en image masculine de référence. Comment savoir si mon corps apprivoisé ne réclamerait autre chose ? Un gentil garçon pourrait-il me faire changer d’avis ? Pas maintenant, le simple fait de réfléchir au lieu de profiter de la situation était déjà assez déstabilisant.
Le regard concentré d’Angélique nous poussa ...