1. Le meilleur de la famille (5)


    Datte: 25/10/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... Notre attitude ressemblait à une illusion au milieu de toutes ces lesbiennes affirmées malgré la proximité affichée. On commanda deux bières.
    
    – Mets ça sur ma note, commanda une voix dans mon dos.
    
    La présence de Viviane me surprit à peine. Son arrogance ressemblait à celle d’une nana en présence de son ex copine, elle avait déjà tournée la page, sa main sur la hanche de sa dernière conquête en témoignait. Tant mieux, car cette assurance déplacée rompait le charme.
    
    – Il y a un air de famille, c’est marrant.
    
    Un vent de panique rafraîchit l’atmosphère, tremblante, Camille se blottit contre mon bras. Moins honteuse qu’agacée, je déclinai l’invitation.
    
    – Laisse tomber, on ne se doit rien. Ce n’est pas comme si on avait couché ensemble, pas vrai ?
    
    Là, j’avais trouvé la phrase méchante par excellence. La barmaid privilégia mon billet de 50 Frs posé sur le comptoir. Un sourire penaud accompagna le haussement d’épaules, Viviane s’éloigna sans un mot.
    
    – On va danser après ?
    
    Heureuse de l’apaisement, j’enlaçai Camille avec conviction. La peau de son dos nu au niveau de la taille raviva un désir latent.
    
    – Allez-y, les filles, pouffa la blonde nimbée de la vapeur d’eau du lave-vaisselle, je surveille vos verres.
    
    On avait attendu l’incontournable série de slows, j’en avais rêvé au point de planifier la soirée, de m’assurer du lieu et de l’instant, de choisir nos tenues un rien provocantes, de réussir à écarter Alice et Ludivine, d’envoyer balader Viviane, de ...
    ... me croire capable d’influencer la nature ; le souvenir de notre étreinte la veille au bord de la piscine sur les notes de L’avventura laissait augurer un parfait tremplin romantique.
    
    Je me sentais prête au grand saut, mon corps aux formes épanouies de femme l’était sans conteste, tous mes sens l’étaient, ma conscience se nourrissait de cette perspective. Camille donnait l’impression de l’être autant que moi, de partager mon impatience de la première fois, comme si on s’était mutuellement attendues dans nos existences passées. Ce soir serait « Le Grand Soir ».
    
    Les autres autour de nous n’existaient plus, elles participaient à la composition d’un décor. On se trémoussait face à face, les yeux dans les yeux, attendant le signal donné par la réduction des lumières. À cet instant précis, j’aurais juré être amoureuse, Camille aussi ; du moins, c’était comme ça dans les histoires romancées dont je me nourrissais depuis l’adolescence.
    
    L’illusion de la passion s’envola dès l’entame du premier slow, on se regarda comme deux complices contraintes de danser l’une avec l’autre pour se consoler de l’absence d’invitation. Un bécot ne réveilla même pas le désir de nous embrasser, on en rit pour se donner bonne contenance. Perdre mon pucelage cette nuit dans ses bras resterait une douce chimère.
    
    On retrouva notre place au comptoir après le premier slow. Dans un sens, le retour à la normalité de nos émotions se voulait rassurant ; le jeu de la découverte entre cousines pouvaient ...
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