1. Le meilleur de la famille (5)


    Datte: 25/10/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... d’embrasser, de caresser, de s’approprier l’autre dans une communion charnelle. La fin de la chanson nous laissa pantelantes, effrayées par ce début de débordement.
    
    On reprit notre souffle devant le cahier, assises côte-à-côte, sans oser nous regarder de peur d’être entraînées à nouveau. La passion balbutiante dans mes entrailles faisait de Camille une icône dont il me fallait obtenir les faveurs et devenir l’unique égérie, avant notre départ vers d’autres aventures. On coucherait ensemble ou la frustration causerait notre folie.
    
    – J’ai commencé ce dont on a parlé, gronda-t-elle d’une voix trop grave pour pointer un retour à la raison.
    
    Deux doigts enfouis jusqu’à la garde dans un vagin, le pouce sur le clitoris, le dessin ne pouvait être plus expressif. Grandes lèvres boursouflées, petites lèvres écartées, haut de la vulve rose brillant de mouille, rien n’avait échappé au regard de l’artiste ; pourtant, malgré le soin exagéré du détail, l’érotisme l’emportait sur la description anatomique des gestes.
    
    – C’est toi ?
    
    – La nouvelle copine de mon père dans la salle de bain, gloussa Camille satisfaite de lui avoir joué un bon tour, il venait de se faire sucer.
    
    Ce genre de précision m’intéressait peu, même pas du tout.
    
    – Tu as d’autres dessins d’elle ?
    
    – Non, mais j’ai réalisé un bouquet de quelques copines des Beaux-arts.
    
    Envieuse, j’assistai au défilé de caresses, de mains fébriles sur des minous, de clitos malmenés par des doigts impatients ; parfois, ...
    ... la vue en perspective surprenait les seins en arrière plan.
    
    – C’est de la suggestion. En fait, je les imagine comme ça en revoyant leurs visages dans ma tête. Dès ce soir, je commence une série avec toi, et ce ne sera pas du chiqué. Tu voudras bien te toucher pour moi ?
    
    Je ne lui refuserais rien, ni ça ni autre chose. Un bisou sur la tempe scella la promesse.
    
    Mardi 18 juillet
    
    Passer une soirée au Lady en compagnie de Camille, sans chaperon, avec pour seule contrainte celle de rentrer en taxi ou d’appeler à la maison, qu’on vienne nous chercher, une telle liberté valait le prix de la compréhension à Alice. J’aimais cette femme digne, gentille, généreuse, honnête, je l’aimais comme la belle-mère parfaite à défaut d’être la mère idéale dans les faits.
    
    – Amusez-vous bien, les filles, sourit-elle au volant de la Mercedes.
    
    C’était notre intention. Proche de la maison, le Lady offrait l’opportunité de danser à l’abri d’une mauvaise rencontre, excepté en cas d’imprudence manifeste. Depuis hier, de provocations en accalmies, on jouait au chat et à la souris, inversant parfois les rôles afin de tromper l’impatience. Notre niaiserie se devinait certainement dans chacune de nos attitudes, mais on s’en moquait.
    
    – Champagne ? proposa la barmaid au souvenir des deux bouteilles vidées mercredi dernier.
    
    Le sourire de la blonde témoignait du plaisir de me revoir ; elle évalua la présence de Camille accrochée à mon bras d’un œil expert en relations amoureuses féminines. ...
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