De Sophie Durocher: Genèse d'un amour saphique (1)
Datte: 20/10/2020,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: simson3, Source: Xstory
Toute ma vie, j’ai aimé Alicia LeBel. Tout d’abord comme amie d’enfance, puis comme camarade et compagne avant même de découvrir le caractère saphique de notre relation. C’est de fait cette intimité de rapport qui m’a révélé mon orientation sexuelle. À ma surprise d’abord pour ne pas dire à ma déception et ma crainte de voir s’effondrer notre relation.
Chaque histoire d’amour est unique. La nôtre ne fait pas exception à la règle. Et heureusement pour nous, les courants d’idées changeant, nous n’aurons pas été comme Marcela et Elisa, ces deux Espagnoles fuyant leur opprobre au début du vingtième siècle.
Plusieurs lecteurs ont souhaité de voir raconter notre cheminement amoureux. Le revoici donc, vous souhaitant des moments heureux.
On peut d’abord dire que nous avons toujours vécu ensemble, mais que nos rapports ont évolué au fil des ans. Cela a débuté il y a près de vingt ans. Nos deux mères étaient alors de jeunes voisines qui se côtoyaient régulièrement. Rapidement liées d’amitié, elles tombèrent enceintes à la même époque et accouchèrent à moins de six mois d’intervalle.
Maman était mariée avec Papa et tout allait bien, mais le conjoint de Sonia la quitta après la naissance de leur fille Alicia, la laissant seule avec son bébé. C’est à ce moment que les rapports entre nos deux mères commencèrent vraiment à s’intensifier. La sachant seule, Maman m’amenait souvent chez les LeBel afin de donner un coup de main à Sonia dans ses tâches quotidiennes. C’était alors ...
... un grand réconfort pour la mère d’Alicia qui avait mal vécu sa séparation.
Alicia et moi avons donc grandi ensemble. J’ai l’impression qu’on s’est connues depuis la nuit des temps ! On nous installait toutes deux sur une grande couverture jetée sur le sol de la cuisine et nous jouions avec nos poupéesBarbie pendant que nos mères s’affairaient. Nous avions peut-être quatre ans à l’époque. Au fil du temps, Sonia multiplia les marques d’affection à l’égard de Maman. La mère d’Ali était bien sûr en mal d’amour, mais ne semblait pas être en quête d’homme. C’est donc sur ma mère qu’elle jetait son dévolu. Maman m’a plus tard confié que les petits baisers sur la bouche et les caresses plus intimes qu’elle recevait de Sonia la mettaient très mal à l’aise au début, mais qu’elle préférait se laisser faire sans protester afin de ne pas augmenter la tristesse de son amie abandonnée par son ex.
Je me souviens qu’à force d’observer nos mères, nous faisions adopter le même comportement à nos poupées : Alicia et moi prenions nosBarbie et on les faisait s’embrasser sur la bouche ! Nous trouvions le jeu tout à fait inoffensif, cela faisant pour nous partie de la nature des choses.
À l’âge de cinq ans, mon amie d’enfance et moi avons connu un premier contact particulier. C’était un jeu d’enfant, bien sûr, comme tous les enfants le font à un moment ou un autre. Alicia me poussa doucement, un jour, contre un mur de sa chambre à coucher. Nous étions toutes les deux debout, face à face, nos ...