Rhapsody in blue - Fin
Datte: 17/10/2020,
Catégories:
fh,
nonéro,
regrets,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... d’être aimée est partie, elle aussi.
Quand on ne peut plus avoir confiance, que reste-t-il ? Il n’y a que l’absence, le vent, et les doutes, les incertitudes, les angoisses, les craintes… et la douleur. De déception en déception, elle a perdu la soif d’amour qui la dévorait. L’amour l’a rongée, privée de catalyseur, son énergie s’est dispersée, enfuie, définitivement. Il n’y avait sans doute plus que du vide dans ce cœur que tu avais attaché au tien mais sans lui donner volontairement de nourriture.
C’est ce que je crois, sans certitude, sans formulation consciente, sans le dire. Peut-être une sorte de saisie intuitive. Voilà la cause probable de la désertion de Diana. J’espère que tu me mentais lorsque tu me disais ne pas la comprendre ; ignorer pourquoi, d’un seul coup, elle ne t’aimait plus. Le travail de sape avait commencé bien avant, des mois, des années avant peut-être. Tu aurais dû voir venir ce moment, mais impossible, n’est-ce pas, lorsque l’on parcourt toujours le chemin sans regarder derrière soi et sans anticiper ce qu’il y a devant, de l’autre côté de l’horizon ! Sur l’autre versant de son ambition !
À trop avancer, on laisse tout derrière soi.
Tandis que je sirote mamarguarita frappée à la paille, à demi allongée dans les coussins multicolores, mon regard se rive à toi. Je te croyais la tête ailleurs, mais ton regard fixe, posé sur moi, me pénètre comme un long jet brûlant et grave. Je soutiens ton regard sans un clignement de paupières, écoutant ...
... d’une oreille distraite les babillements sympathiques de Lisa.
Songeant confusément qu’elle a l’air de bien m’aimer, et que je suis incapable de lui rendre ce sentiment. Mon cœur se serre trop à l’idée de peut-être vous voir un jour ensemble, tous les deux. Je ne parviens pas à l’apprécier comme je le devrais, c’est plus fort que moi.
Pendant un moment, nous écoutons tous les trois en silence la musique larmoyante, qui me traverse comme une onde chatoyante. Je ferme les yeux, me laissant envahir, inonder, changer. De longues secondes s’écoulent, et quand je les rouvre, je croise une nouvelle fois ton regard, toujours fixé sur moi.
Je reste impassible, cachant mon irritation. Je déteste cette façon-là que tu as de me dévisager, comme si une multitude de questions défilaient dans ta tête en me regardant. Parce que tu crois que je ne m’en pose pas, des questions ? Crois-tu que je suis complètement endormie dans ce canapé ? Je sais ce que tu penses. Tu te demandes si tu as bien fait de me laisser venir ici, ce que cette rencontre va t’apporter ou t’enlever, et surtout, tu te demandes ce que je suis en train de penser.
Ce qui pourrait paraître complètement absurde, vu que j’ai passé la moitié de mon temps ici à me demander la même chose sur toi.
En ce qui nous concerne, toi et moi, les choses paraissent toujours plus difficiles. Je trouve ça contradictoire, mais je ne peux rien y faire. Pourquoi les relations des autres me paraissent-elles aussi claires, alors que les ...