1. Mal de dos


    Datte: 15/10/2020, Catégories: fh, couple, Oral coprolalie, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    Ma mère m’avait prévenu : quand on dépasse la cinquantaine, des tas de problèmes de santé vous tombent sur le coin de la figure et du corps. Hélas pour moi, cette prédiction s’est révélée exacte, et depuis quelques mois, j’ai droit à des tas de maladies diverses qui affectent mon beau corps musclé qui s’avachit doucement, mais sûrement sous ces assauts. Grandeur et décadence ! Et aujourd’hui, c’est le bas de ma colonne vertébrale qui fait des siennes !
    
    — Eh bé, t’es bien coincé !
    
    Là, c’est ma douce moitié qui vient de parler. Grimaçant, je lui réponds :
    
    — Ah ça, oui ! Pourtant je n’ai fait aucun mouvement brusque, je n’ai rien porté de lourd, pas eu de coup de froid. Mais paf, ça vient de bloquer sans prévenir !
    — Au lieu de rester debout, va donc te coucher !
    
    Ce n’est pas faux. Péniblement, je pars donc dans la chambre en embarquant un bouquin au passage. Je vais en profiter pour le lire, ça va faire deux mois que j’ai déniché cette méthode d’égyptien ancien sur une braderie, fin septembre, une rareté sur laquelle je me suis jeté et que j’ai eue à un prix dérisoire.
    
    Ce jour-là, quand ma femme a découvert le titre de ma nouvelle acquisition, elle a levé les yeux au ciel, disant :
    
    — Mais t’es pas possible ! Pourquoi vouloir lire des trucs pareils et qui servent strictement à rien ?
    — Oh ça va ! Tes romans à l’eau de rose, dont tu te délectes tant, ne servent pas non plus à grand-chose, à ce que je sache !
    — Moi au moins, je m’évade en les lisant !
    — Eh ...
    ... bien, moi aussi ! Et encore plus que toi, car les hiéroglyphes, ça date de moins trois mille avant notre ère, donc une évasion de cinq mille ans ! Qui dit mieux ?
    
    Et nous en sommes restés là. À chacun son truc pour s’évader…
    
    Je me mets à l’aise avant de me coucher. Allongé sur le dos, seulement habillé d’un T-shirt, sous la couette, la tête bien calée, je feuillette le premier chapitre de cet ouvrage, puis le suivant. J’ai toujours eu un faible pour les civilisations antiques. Depuis quelques pages, je suis en train de lire des choses que je connais déjà. Mais ci et là, je découvre des nouveautés, tout au moins, des points de détail inconnus. Plus jeune, j’avais réussi à retenir divers symboles afin d’écrire des courts textes, mais avec les années, j’ai oublié la quasi-totalité des sons et significations, sauf quand le symbole est évident. Je constate avec un relatif plaisir que je n’ai pas tout désappris, diverses choses me remontent en mémoire.
    
    Je me surprends à penser à voix haute :
    
    — C’est bien ancien, tout ça ! Et pas très utile, comme dirait ma chère femme…
    
    Je me suis toujours demandé pourquoi les Égyptiens n’avaient pas accédé à une écriture plus simple alors qu’ils étaient capables avec moins de trente de leurs signes de noter leur langue. La tradition ? Le fait que les scribes étaient jaloux de leurs connaissances en la matière ? Un peu des deux ?
    
    Petit à petit, le soleil décline, je dois allumer la lumière afin de continuer à lire. Mon dos me fait ...
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