1. Solstice d'un fleuve


    Datte: 13/10/2020, Catégories: f, ff, ffh, inconnu, enceinte, fépilée, vacances, bain, voyage, collection, amour, miroir, vidéox, odeurs, ffontaine, Masturbation Oral fgode, jouet, lavement, uro, BDSM / Fétichisme nostalgie, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... serpillière. Soudain, je m’avise que les meubles sont toujours là, empoussiérés, mais familiers. Tous nos souvenirs sont restés figés, comme prisonniers des toiles d’araignées. La grande cheminée de pierre est encombrée de cendres anciennes. Le calendrier des postes accroché au mur de la cuisine est vieux de onze ans. Nolwenn, mon amour du passé, a donc quitté cette maison quatre ans après moi, en 1994. Le lit est défait, avec ses draps et sa couette. La couche où nous nous chérissions à longueur de nuits a perdu nos odeurs. Les souvenirs me prennent à la gorge, alliés à la poussière, me forçant aux sanglots. Il me faut un quart d’heure de hoquets convulsifs pour me calmer. Je suis terriblement déçue de ne pas l’avoir retrouvée. Mais je décide fermement de m’installer là pour quelques jours.
    
    Midi sonne. J’ai une faim de louve. Le centre du village est à un kilomètre environ : j’y vais à pied, cela me détendra. Il s’y trouve un bistrot à la devanture sympathique, dont je décide de faire ma cantine. L’enseigne affiche « L’exil », un nom étrangement bien adapté aux circonstances. Le menu du jour, lamproie de Loire au beurre blanc, me tente – c’est une spécialité angevine. J’en profite pour recharger mon téléphone. J’ai bien fait de ne pas prendre ma moto, parce que le petit vin rouge, issu d’un viticulteur de la région, est agréable et frais, mais fait tourner la tête. La patronne est bavarde. À la fin du repas, je me risque à lui demander des nouvelles de Nolwenn, mais ...
    ... elle ne sait rien. Par contre, elle connaît le devenir de la maison, qui est vendue et promise à la démolition dans le but de construire à la place un hôtel luxueux, profitant de la vue exceptionnelle sur le fleuve. Il était inévitable, malheureusement, qu’un tel endroit ne reste pas longtemps délaissé. Je suis trop émotive pour ne pas sentir mon cœur se serrer en sachant que l’on détruira bientôt une partie de ma vie révolue. La benne à ordures ne fait pas dans le détail.
    
    Dans la douce chaleur de l’après-midi, retour à pas lents sur les lieux de ma jeunesse perdue. Je m’étends sur le lit, pensive. Peu de temps : le bruit familier de la grille m’extrait de mes considérations mélancoliques. Je sursaute et regarde discrètement par la fenêtre de la chambre, au premier étage. Un homme aux cheveux gris et une jeune femme s’avancent et ils ne frappent pas, car ils possèdent une clé. Le propriétaire aurait-il changé ? Je ne les connais pas. Mon sac est resté dans l’entrée, en pleine visibilité : trop tard pour cacher ma présence. Autant me présenter et leur dire tout de suite la vérité.
    
    Bien sûr, ils sont surpris de me voir ici.
    
    — Bonjour, Monsieur, Madame. Je m’appelle Latifa Kerchiche. J’ai habité ici il y a quelques années, et je viens d’arriver pour me souvenir de cette maison.
    — Bonjour, Madame, dit l’homme. Euh… nous ne pensions pas trouver quelqu’un ici.
    — J’ai appris que vous allez démolir cette maison. Vous venez ici pour la vider, je suppose ?
    — La vider ? Non, à ...
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