1. Solstice d'un fleuve


    Datte: 13/10/2020, Catégories: f, ff, ffh, inconnu, enceinte, fépilée, vacances, bain, voyage, collection, amour, miroir, vidéox, odeurs, ffontaine, Masturbation Oral fgode, jouet, lavement, uro, BDSM / Fétichisme nostalgie, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... plus ici, m’indique la gardienne en consultant son registre : elle est en libération conditionnelle depuis deux mois.
    — Pourriez-vous m’indiquer son adresse, alors ?
    — Non, je ne l’ai pas. Désolée.
    
    Coup de fil immédiat à Élodie, qui n’était pas informée de cette libération. Elle me dit qu’elle va se renseigner et me rappelle un quart d’heure plus tard.
    
    — J’ai son adresse : 12 rue des Aulnes, à Aulnay-sous-Bois, dit-elle. C’est dans le 93. Elle habite là depuis sa sortie, et normalement, si elle respecte les conditions de sa libération conditionnelle, elle y est toujours.
    — Merci pour ton aide, Élodie. Tu es vraiment adorable.
    — Je te mets en garde : tu crois la connaître, mais elle est réellement dangereuse. Souviens-toi de ce que je t’ai raconté hier soir. Enfin, c’est ta vie, tu sais ce que fais. Bisous, prends soin de toi, et donne-moi des nouvelles. J’ai adoré notre soirée d’hier, et la nuit, aussi.
    — Moi aussi. Je t’embrasse.
    
    Cette adresse n’est pas très éloignée de mon appartement parisien. Pour cette raison, je décide de ne pas rentrer directement, et de profiter encore un peu de la maison qui m’est prêtée sur les bords de Loire.
    
    Commencent alors quarante-huit heures de solitude et de méditation sur les berges du fleuve, en ce lieu imprégné de souvenirs, entre errances dans une maison gorgée de témoignages d’un amour ancien et séjour dans le jardin, celui qui ne donne pas sur la rue, mais possède une vue sur la Loire, allongée dans l’herbe pour ne ...
    ... pas offrir de prise au vent, les bras en croix et les yeux tournés vers le ciel aux gris changeants selon la mouvance des nuages. Fantastiques nuages ! Une nuée de centaines de sansonnets surgit de nulle part, jase en bande organisée et zèbre l’air indigo du crépuscule avant d’établir son dortoir dans les roseaux des bords du fleuve. J’ai parfois l’impression de me noyer dans le ciel, et suis prise de vertiges en l’absence de repères terrestres, avant de finir par m’endormir avec les derniers rayons du soleil, d’un sommeil profond qu’aucun bruit ne vient troubler.
    
    Dans mon rêve, le vent parle à un arbre du jardin. Il s’agit d’un grand chêne sec, mort semble-t-il foudroyé. Du temps où nous vivions ici à deux, il nous dispensait, en été, son ombre généreuse pour déjeuner dehors. Dans le bruissement de ses branches noueuses et encore solides, j’entends distinctement d’obscures paroles qui auraient dû rester secrètes, et qui étrangement me sont compréhensibles. Un écureuil sautillant, vif comme un éclair orange, y ajoute son grain de sel. Ces mots m’effraient beaucoup, car il y est question de mon destin, de l’issue de ma quête et aussi du jour où je mourrai. Un hibou, dont je perçois nettement la face bizarre en forme de cœur, est perché au sommet de l’arbre et prend à son tour la parole, pour s’adresser à moi directement. Que me dit-il ? Je l’entends, mais ne le sais pas, car mon esprit, pour se protéger, l’enfouit aussitôt dans ses tréfonds inaccessibles à la conscience. Ce ...
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