1. À poil !


    Datte: 12/10/2020, Catégories: fh, Collègues / Travail forêt, pénétratio, Humour policier, aventure, nature, Auteur: Mirthrandir, Source: Revebebe

    ... lui tends.
    
    — Tenez. Vous en avez plus besoin que moi.
    
    Elle se détourne.
    
    — Gardez-la et crevez avec !
    — Ne faites pas la fière, dis-je en la lui mettant sur les épaules.
    
    Elle pivote vers moi, me défiant du regard :
    
    — Vous croyez sans doute que je vais vous être redevable de quelque chose ? Que je vais me pâmer devant votre esprit de sacrifice ?
    — Je ne crois rien, dis-je en haussant les épaules. Vous êtes une insupportable pimbêche.
    — Et vous, un crétin de première !
    
    Elle pivote et se remet en marche en enfilant la chemise, qui lui tombe à mi-cuisse. À cet instant précisément, les bruits cessent. Le ronronnement du diesel du 4x4, qui tournait au ralenti, s’arrête également. J’attrape ma collègue par le bras pour qu’elle cesse d’avancer, et m’approche de son oreille :
    
    — Ne bougeons plus, je souffle. Ils essaient de nous repérer.
    
    Nous nous accroupissons lentement, en essayant de garder l’équilibre malgré la pente et en nous abstenant de tout bruit ni parole.
    
    De longues minutes s’égrènent ainsi, dans un silence inquiétant, troublé seulement par quelques bourdonnements d’insectes et, loin en bas, le murmure du petit cours d’eau. Même les oiseaux se sont tus, troublés par notre présence.
    
    Brusquement, je sens la crampe assaillir mon mollet droit. Je déplace la jambe, pour la déplier, en grimaçant sous la douleur, mais mon autre pied se dérobe sur les cailloux, et je glisse et me rattrape du mieux que je peux, en m’accrochant aux buissons. Des ...
    ... cailloux dévalent la pente. Des cris nous parviennent, loin derrière.
    
    — Ils nous ont repérés ! dis-je en me redressant, tentant de me débarrasser de mon début de crampe.
    — Évidemment ! Maladroit comme vous l’êtes !
    
    Inutile de chercher à nous cacher davantage ! Nous fonçons le plus rapidement que le permet le terrain, décrivant de larges crochets destinés à désorienter nos poursuivants. Nous entendons passer le 4x4, lentement, sur le chemin en haut. Nous décidons de remonter la pente, arrivons au bord du chemin comme la jeep jaune s’éloigne. Elle disparaît derrière un tournant. En vitesse, nous traversons ce nouveau chemin de terre et nous enfonçons dans le bois, de l’autre côté, tandis que le conducteur du véhicule manœuvre pour un énième demi-tour et repasse lentement sur le chemin, derrière nous. Nous nous dissimulons derrière la végétation, de ce côté où le terrain est presque plat, pendant que le 4x4 dépasse l’endroit où nous nous trouvons et s’éloigne dans l’autre sens. Nous décidons de reprendre notre marche, plus lentement, en évitant le bruit.
    
    Une heure plus tard environ, nous nous arrêtons, à bout de forces, au bord d’un enchevêtrement de buissons épineux. Nous nous glissons par-dessous, nous écorchant un peu plus au passage, et nous allongeons sous l’abri de végétation, silencieux, fourbus.
    
    Nous passons le reste de la journée terrés comme deux lapins dans leur terrier, tremblant de frousse, tandis que nos trois agresseurs parcourent les bois en tous sens à ...
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