The Mabuse Company
Datte: 10/10/2020,
Catégories:
nonéro,
policier,
sf,
revebebe,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... 1 à 4. Mais toutes étaient évidemment fermées. Je revins vers la « serrure intelligente », tentant d’instaurer le dialogue :
— Ouverture porte 1.
— Code pour autorisation ? me répondit-elle.
— Autorisation spéciale.
Elle ne répondit rien, semblant attendre quelque chose. Il fallait sans doute une clé électromagnétique, ou une carte. Je tentai à tout hasard de lui présenter une carte de crédit, la lui tendant sous les yeux.
— Carte invalide.
Cette réponse bête me mit hors de moi. J’en avais marre de tous ces robots à la con. Je me mis à hurler :
— J’t’encule, connasse ! Ouvre-moi cette putain de porte !
— Gardez votre calme, me répondit-elle, imperturbablement.
— Râââaaaahhh !
— S’il s’agit d’une urgence, appelez le Service Sanitaire, ou dites : « Urgence ».
— Va te faire foutre.
J’étais excédé, mais elle continua :
— S’il s’agit d’une réclamation, appelez le Service du Suivi de la Clientèle.
Je me retournai et tentai de me calmer en soufflant. Elle poursuivit encore ainsi quelques longues secondes, à m’agonir de conneries. Je ne l’écoutais pas. Je réfléchissais. Que pouvais-je bien faire ? Ce robot avait justement été fait pour ne laisser passer personne facilement.
— Je viens pour un rendez-vous, tentai-je d’une voix calme.
À ma grande surprise, elle me répondit :
— Qui devez-vous rencontrer ?
J’hésitai.
— Fritz.
Il y eut un silence.
— Quel est votre nom ?
Incroyable ! Cela marchait ! J’étais donc vraiment sur la bonne ...
... piste…
— Gufti Shank.
Une sirène se mit soudain à retentir bruyamment tandis qu’un rideau de fer s’abattit brusquement derrière la porte d’entrée.
« Merde ! Je suis vraiment con ! » pensai-je.
— Vous êtes un fugitif, Gufti Shank, me dit froidement la femme-robot, veuillez attendre l’arrivée des services de police sans tenter quoi que ce soit.
Je me mis à taper de toutes mes forces sur ce robot, mais sans autre résultat qu’une vive douleur à mes avant-bras. La sirène n’en finissait plus de rebondir dans mon crâne. J’essayai toutes les portes, tentant de les ouvrir l’une après l’autre. Je commençai bientôt à me résigner.
Mais la porte marquée du numéro 1 s’ouvrit soudain, commandée sans doute de l’intérieur. Un homme en sortit et s’avança vers moi en me regardant d’un air anxieux.
— Vous êtes complètement fou ! dit-il. Allez vous livrer pendant que vous y êtes !
— Hein ? Mais… qui êtes-vous ?
— Venez avec moi ! Vite !
Il courut jusqu’au bureau de la femme-robot et présenta une carte électronique devant son regard en disant :
— Annulation alerte sécurité.
Il y eut comme un éclair dans les yeux du robot ; l’alarme s’arrêta et le rideau de fer se releva.
— Nous n’avons que peu de temps. La PAV sera là dans quelques minutes tout au plus. Vous êtes vraiment stupide d’avoir donné ce nom !
— Oui et non, lui répondis-je, si je ne l’avais pas donné, vous ne seriez pas venu à ma rencontre…
— Vous êtes vraiment Gufti Shank ?
— Oui. Pourquoi ?
Il ne ...