Une douce vengeance - Histoires de Sexe

Une douce vengeance

... certains baisers.
— Un cunni, quoi.
— Je ne savais pas comment ça s’appelait, à l’époque.
— Et alors ?
— Il m’a dit que je devais m’épiler car avec sa barbiche ça pouvait faire Velcro !
— Et tu l’as cru ? dis-je en m’esclaffant.
— Ben oui. Je sortais d’un lycée privé dirigé par des bonnes sœurs, élevée dans une famille de culs cousus. Je n’avais aucune expérience. Il m’a eue à l’intox.
— Pour une catholique pratiquante traditionaliste, tu détonnes. En ce moment, tes ancêtres doivent se retourner dans leur tombe !
— Dans la famille, on vote Christine Boutin. Si elle me voyait, il faudrait lui faire une transfusion d’eau bénite immédiatement.

Elle se penche vers moi pour me murmurer à l’oreille :

— Nous n’allons quand même pas les épiler de la tête aux pieds ?
— Non, juste une petite pastille sur leurs fesses velues.
— Comme dans les manades, où l’on marque les taureaux ?
— Ou les chevaux. Nous allons laisser notre empreinte : ils sont nôtres, nos beaux étalons.
— Au fait, en parlant de bel étalon, je crois que le mien a pris un peu de bedon.
— Oui, il va falloir les mettre au régime.

Je ne sais pas ce qui les effraie le plus, notre séance de dominatrices farfelues ou l’idée du régime. Ils aiment bien la bonne chère et les plaisirs de la vie, nos loustics.

Nous nous retournons vers eux ; ils s’affolent. Nous ne faisons rien pour les rassurer. Je passe derrière mon chéri et dépose la cire chaude sur ses fesses. Sur chaque fesse, de la pointe de la ...

... spatule, je dessine un N, qui veut dire Nathalie. Il est à moi !

— Quelle est ta marque, Annabelle ?
— Une croix, que veux-tu : on ne se refait pas !

Nous devisons pendant que la cire refroidit, puis ensemble, d’un coup sec nous arrachons les bandes de cire.

— Aïe, ouille, nom de Dieu ! Ça pique ! Ça fait mal, ce truc !

Ce ne sont que cris de douleur et jurons pendant quelques instants.

— Maintenant, imaginez la même chose sur vos attributs. Car nous vous signalons que nos foufounes y passent aussi. Tout ça dans le but de vous plaire, bande d’ingrats.
— C’est vrai, ça ; même toi qui possèdes une petite apostrophe pileuse sur le mont de Vénus, tu es bien lisse de la vulve.
— Il faut vivre avec son temps. Je lui ai bien demandé de me raser l’ayatollah, mais il n’a pas voulu : il a peur de me couper.
— Tu pourrais essayer la crème dépilatoire.
— Allergique.
— Le laser ?
— Impossible, ça me fait penser une caissière de supermarché.

Tout en devisant, je me rapproche de la table et m’intéresse au sextoy, un machin imitant à la perfection un sexe masculin.

— Jean-Mimi t’a déjà proposé une sodomie ?
— Oui, mais j’ai refusé tout net. Ma vieille éducation catholique me l’interdisait. Et toi ?
— Mon Jean-Pierre m’y a fait goûter.
— Et ?
— Ce n’est pas ma tasse de thé. Mais de temps en temps, pour lui faire plaisir, je me laisse faire.

Mon mari me voit arriver avec mes gros sabots. Je manipule le godemichet ; j’ai un petit sourire coquin. Il secoue la tête ...