Les timidités de Julie
Datte: 22/09/2020,
Catégories:
Accouplements Érotiques,
Auteur: byHadrienCaire, Source: Literotica
... rôle et surtout qu'elle était susceptible d'en sortir, à tout moment et d'une manière fulgurante ...
Par exemple, un jour où nous supportions ensemble l'un de ces dîners convenus entre gens qui s'obligent à se fréquenter, Julie n'avait pu contenir sa verve à l'endroit d'une vieille rombière dont la vie et les dîners consistaient essentiellement à faire savoir qu'elle était la femme du Professeur D., chef de service agrégé de chirurgie dans un célèbre hôpital :
« — Nous voilà au dessert, Madame D. Nous avons fait le tour de vos allergies au caviar et des difficultés que vous aviez à planquer votre pognon en Suisse. À part ça tout va bien? »
À elle seule, cette réplique ciselée au bistouri pouvait résumer Julie,
un petit bout de femme admirable de courage et de beauté mais capable de pétrifier instantanément son auditoire comme dans une animation de Tex Avery.
Avec ce même franc-parler, mon invitée arriva au 5ème, sortit de l'ascenseur et s'exclama sur le pas de la porte :
« —Il fait chaud, c'est une horreur!! Je t'embrasse mais, je te préviens, je colle de partout ...
— Entre ma belle! Je n'arrive pas à produire une température acceptable ici ... Mais la salle de bain est à toi. Il y a des serviettes propres dans le placard. Fais comme chez toi. Tu peux même prendre une douche si le cœur t'en dit. Personnellement j'en suis à ma quatrième depuis ce matin! »
Julie se laissa tenter par la douche et revint au salon après le quart d'heure qui m'avait permis ...
... d'attraper une bouteille de son champagne préféré ainsi que quelques olives.
Je l'invitai à se mettre à l'aise sur le canapé d'angle et m'assis en face d'elle pour l'écouter me raconter sa journée de travail : neuf consultations de gynéco-obstétrique et quatre accouchements.
En même temps qu'elle me parlait, Julie n'avait de cesse de croiser et de décroiser les jambes. Tous les deux ou trois mouvements de ciseaux, elle réajustait soigneusement sa petite robe noire imprimée à fleurs.
C'est en s'esclaffant qu'elle me raconta, dans son vocabulaire favori, l'épisiotomie sur laquelle s'était achevée sa journée :
« — Écoute, elle m'a tellement fait chier cette patiente depuis le début de sa grossesse que je lui ai fait une coupe de printemps! ».
Avec le concours marginal de ce petit champagne, rosé et rafraîchissant à souhait, Julie ne s'encombrait plus de pics en bois et saisissait désormais les olives directement entre l'index et le pouce.
Elle commençait à rigoler chaudement, non seulement de me voir choqué de son vocabulaire — c'était là une chose courante entre nous — mais, plus encore, du regard probablement expressif que je lui jetais.
Nous n'étions pas ivres mais plutôt visités par les muses, cet état fragile où le champagne et la chaleur convolent harmonieusement.
Cela ne lui avait pas échappé, je me délectais de la regarder arrondir ses lèvres pour porter à la bouche chaque olive avec une sensualité gourmande.
D'ailleurs, elle ne se contentait ...