1. Les timidités de Julie


    Datte: 22/09/2020, Catégories: Accouplements Érotiques, Auteur: byHadrienCaire, Source: Literotica

    Ce mercredi d'août à 22 heures, le thermomètre affichait toujours 30°C au cinquième étage de notre appartement parisien. Pas un souffle d'air et pas moyen d'en créer un. L'idée stupide m'était même venue de laisser grande ouverte la porte du réfrigérateur.
    
    Béa avait pris sa garde aux urgences et ne serait de retour que le lendemain matin.
    
    Non loin du ventilateur que j'avais disposé face au mur pour l'air que me revînt par réflexion, je m'étais affalé sur le canapé.
    
    La chaleur ne m'avait pas distrait de ce qui était devenu un rituel pour mes célibats d'une nuit : tenter quelques échanges coquins sur des sites de rencontres, même si, je dois le reconnaître, en coquin trop maladroit, j'avais pris l'habitude d'y échouer systématiquement.
    
    Me croyant pourtant assez instruit des codes en vigueur dans les espaces de conversation, je me laissai entreprendre ce soir-là par une internaute répondant au pseudonyme prometteur de SAGE-FEMME-69 ...
    
    « - Slt, tres sex ta foto de bo gosse, dispo. pour un dial cokin?
    
    - Slt, oui, bien sûr. Joli pseudo ... c'est manifestement un oxymore,
    
    répondis-je.
    
    - Ben non, sage-femme, c'est la vie, dc pas oxymort!!!
    
    - Ah ... écrit comme ça, ça devient un pléonasme.
    
    - T'es d'ici?
    
    - Je ne sais pas ce qu'est « ici » pour toi. En ce qui me concerne,
    
    je suis parisien. Et toi? 69, c'est le Rhône, non?
    
    - Non, de paris aussi. T komen au lit?
    
    - Au lit, je suis allongé, en règle générale. J'ai bien essayé de dormir debout sur ...
    ... une patte comme les flamands roses mais c'est peu reposant et surtout ça flingue vite le matelas.
    
    - OK. Slt. »
    
    Sans être nostalgique des aurores de l'humanité, je regrettais parfois que Sade, Crébillon ou Flaubert ne pussent être témoins de ces échanges peu littéraires où un plan Q n'est manifestement pas toujours un plan QI.
    
    À 22 h30, on sonna à l'interphone et je fis vite disparaître rapidement les traces de cette conversation avortée sur mon ordinateur portable.
    
    « — Salut Alex, c'est Julie. Beatrice est là?
    
    — Salut ma belle! Non, Béa est de garde cette nuit. Mais que ça ne t'empêche pas de monter dix minutes! Vas-y, je t'ouvre. »
    
    Julie était une femme brune, souriante, une quarantenaire épanouie.
    
    Deux de ses petits détails physiques me rendaient faible.
    
    Le premier était sa peau, une véritable peau à parfum qui fixe à peu n'importe quelle fragrance tout en la sublimant avec l'odeur naturelle de sa propre peau. Le second était ce grain de beauté, magnifiquement situé sous sa lèvre inférieure, à la manière d'une mouche, la Friponne, je crois, dans les codes esthétiques de l'Ancien Régime.
    
    Chirurgienne de profession, de "vocation" devrais-je même dire, Julie était aussi une femme pleine de ces contrastes qui trahissent souvent une timidité surmontée.
    
    Ainsi, son éducation parisienne bourgeoise frisait volontiers le cliché et voulait qu'elle s'habillât en petits tailleurs chics et chers. Mais qui connaissait un peu Julie savait qu'elle jouait là un ...
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