Totale déchéance (1)
Datte: 13/09/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: matchless, Source: Xstory
... fois, en vain. Laurent et Lauriane, en pleurs devant leur mère inconsciente, se serraient dans leurs bras. Henry, quant à lui, était toujours assis, contre son mur, avec pour seul compagnon la culpabilité qui le rongeait de l’intérieur. Les infirmières et le médecin tentèrent un massage cardiaque, mais rien n’y fit. Plus le temps s’écoulait, plus la souffrance des deux enfants Martin s’intensifiait. Lauriane, désormais dans les bras de son frère, ne cessait de répéter le mot « maman » en espérant qu’entendre sa voix aiderait sa mère à revenir à elle. Puis, voyant que toutes leurs tentatives échouèrent, l’équipe médicale se rendit à l’évidence.
-Heure du décès : neuf heure douze, dit le médecin en regardant la pendule accrochée sur l’un des murs de la pièce.
Cette phrase acheva de détruire intérieurement Lauriane qui, d’une voix brisée, hurla à la mort. Son frère, qui tentait, depuis l’arrivée du médecin et de son équipe, de la rassurer, ne put garder ça en lui plus longtemps et tituba, emportant sa sœur avec lui. Ce furent les deux infirmières, des larmes se formant également dans leurs yeux, qui les retinrent afin qu’ils ne tombassent pas. L’équipe médicale, leur chariot avec eux, partit en regardant douloureusement les enfants meurtris de madame Martin. Henry, quant à lui, ne parvenait à accepter l’idée que sa femme était morte. Sa femme était partie. Il l’avait aimée. Tendrement, même. Comment leur relation avait-elle pu dériver à ce point ? Il ne se rappelait pas ...
... de la réponse à sa question. Il ne se rappelait plus du jour à partir duquel il avait décidé de trouver une amante. Puis le doute frappa Henry de plein fouet : et si c’était sa liaison adultère qui avait brisé son couple sans qu’il ne s’en rendît compte. Il ignorait et ignorerait à jamais la véracité de cette théorie, mais si elle était vraie, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : Henry, en plus d’avoir tué son couple, avait tué sa femme.
Trois mois s’écoulèrent depuis la mort de Sylvia. L’histoire d’Henry s’était ébruitée. Tout le monde, pas seulement les voisins et voisines du couple de quinquagénaires, savait pour cet homme qui avait laissé mourir sa femme pour rejoindre sa maîtresse. L’histoire avait été tant ébruitée que, par soucis d’image, la banque avait décidé de se séparer d’Henry. Laurent et Laurence, ses deux enfants, l’avaient abandonné à son sort, refusant d’entendre parler de leur père qu’ils considéraient désormais comme un démon, et non plus comme un humain. L’identité de la maîtresse de l’ancien sous-directeur de la banque ayant été dévoilée, elle avait été contrainte de quitter la ville tant la tension engendrée par l’affaire Sylvia Martin avait résonné. Henry avait totalement perdu sa trace, mais il doutait qu’elle voulût le revoir un jour. Une bombe à retardement, se disait en permanence Henry. Rencontrer la jeune femme qui lui avait servi de maîtresse avait déclenché la bombe à retardement la plus dévastatrice pour sa vie. Il avait tout perdu, ...