Totale déchéance (1)
Datte: 13/09/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: matchless, Source: Xstory
... Lauriane, dont les yeux se mirent à nouveau à couler. Maman est à l’hôpital ! Elle s’est fait renverser par une voiture, tout ça parce que t’as pas été foutu d’aller la chercher !
Le choc de la révélation faillit faire tomber Henry. Ce dernier dut d’ailleurs prendre appui contre le mur de sa maison afin de rester debout.
-Maintenant, tu bouges ton cul et tu vas la voir, que tu sois au moins au courant de ce qui s’est passé !
Henry, accompagné de sa fille, était arrivé à l’hôpital de Lyon. Après avoir traversé un hall d’accueil rempli de plus de personnes que l’esprit humain ne pouvait imaginer, ils montèrent dans un ascenseur, rénové depuis peu. Ils montèrent ensemble jusqu’au second étage sans que la fille n’adressât la parole à son père. Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, une infirmière les croisa et prit leur place tandis qu’ils sortirent en empruntant un long couloir à leur gauche. Ils s’arrêtèrent devant une porte simple, sans carreau. En revanche, une pochette plastique transparente était accrochée à la porte. Elle contenait une feuille de papier sur laquelle était inscrit le nom « Sylvia Martin ». Sa femme. Lauriane, le regard toujours autant hargneux envers son paternel, frappa trois fois à la porte avant de l’ouvrir. Ils arrivèrent alors dans une petite chambre d’hôpital. Les murs étaient peints en blanc, et le sol arborait un motif marron de losange sur un fond beige tournant même au gris. Un flacon d’alcool (pas à boire, mais pour stériliser) ...
... était accroché au mur de droite, à l’entrée. Lauriane appuya sur la pompe, et une petite dose de produit liquide chuta jusque dans la paume de sa main ouverte. Elle se les frotta, étalant ladite substance afin qu’elle fît son office. Henry l’imita comme si de rien n’était.
-Regardez qui voilà, l’accueillit une voix masculine toute aussi agréable que celle de Lauriane.
C’était Laurent, le fils d’Henry. Ce dernier travaillait comme infirmier dans l’hôpital ; c’était lui qui avait prévenu Lauriane pour leur mère. Il était habillé d’une tenue blanche, celle que les infirmiers et infirmières portaient afin de travailler. Puis enfin, il la vit. Allongée sur le lit d’hôpital collé contre le mur du fond, Sylvia avait les yeux clos. Une intraveineuse, accrochée à un long support à roues, fournissait à l’organisme de sa femme une substance qui, via une série de tubes transparents, peut-être la sauverait. Une longue entaille barrait l’œil droit, fermé, de la quinquagénaire. D’autres entailles, moins sévères, se dessinaient sur ses lèvres, son front et ses joues. Le bout de son nez semblait brisé, et son oreille droite avait saigné : une longue traînée de sang s’en échappait. Henry ne sut dire pourquoi, mais lorsqu’il vit sa femme dans cet état, son cœur se serra. Mal à l’aise, il n’eut d’autre choix de de prendre appui contre le mur à sa droite afin de ne pas perdre l’équilibre.
-Tu ne sembles pas aller très bien, papa, lui dit férocement son fils. Laisse-moi deviner, c’est la ...