La petite graine qui pouvait tout changer...
Datte: 09/09/2020,
Catégories:
sf,
Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
... toutes les deux des fées ? Je l’ignore, mais on devrait bientôt le savoir.
Cliquant à nouveau sur le document, il entra le mot de passe enchanté. Le fichier s’ouvrit cette fois-ci. Il s’agissait d’une synthèse sur la situation géopolitique de l’Iran. Alain lisant beaucoup plus vite que moi, je n’en étais qu’au début de la seconde page lorsqu’il émit un grognement :
— Ah ! Putaaain ! Me dis pas qu’ils ont fait ça, cette bande d’enfoirés…
— Hein… ? De quoi tu parles ?
— Regarde ce qui est écrit là ! dit-il, en pointant d’un doigt frénétique le dernier paragraphe au bas de l’écran.
Les mâchoires serrées, Alain passa rapidement à la suite. Je sentis ma gorge se nouer.
— Ils se sont gourés, c’était pas le 8 septembre, mais le 3 ! ne pus-je m’empêcher de dire, rappelant l’évidence.
— Si tu veux mon avis, les gardiens de la révolution ont eu vent des manœuvres foireuses de nos grosses têtes. Et ils ont légèrement anticipé leurs plans…
Nous étions scotchés. Ce que nous venions de lire éclairait d’un jour nouveau les causes de ce cauchemar planétaire. Avant même l’envoi du premier missile couvait déjà une guerre souterraine, mobilisant l’arsenal nucléaire de chaque camp en vue de la bataille décisive.
— C’est abominable ! ai-je fini par m’exclamer. Rien de tout cela n’aurait dû se produire ! Nos gouvernants savaient exactement ce qui allait se passer, et ils n’ont rien fait !
— Ils comptaient sur la supériorité de leurs armements pour éradiquer le régime ...
... iranien en quelques heures… sans s’occuper de la spirale de mort dans laquelle ça allait entraîner le monde.
— Il faut absolument que la vérité éclate, Alain ! On doit rendre tout ça public !
— Je veux bien moi, mais comment ? Je n’arrive à contacter personne avec laCibi…
— On doit sortir de là, rejoindre ce qui reste de la civilisation et communiquer ce qu’on a découvert ! criai-je, en un furieux crescendo.
La rage que j’éprouvais contre les responsables de ce gâchis phénoménal était telle que ma vision se brouilla. Subitement, une nuée de mouches se mirent à danser devant mes yeux. Je manquai d’air, et dus m’asseoir pour ne pas tomber. Les points noirs se diluèrent peu à peu, laissant apparaître le visage inquiet d’Alain, penché sur moi.
— Éva ! Éva, répond-moi !
— Ça… ça va aller, dis-je lentement, en tentant de sourire.
— J’ai cru que t’allais t’évanouir ! J’y ai vraiment cru ! T’es sûre que ça va ?
En réalité, non, ça n’allait pas du tout. Je me sentais oppressée, j’avais chaud comme si on m’avait appliqué des compresses brûlantes sur les joues. Alain n’était pas dupe, d’ailleurs. Il ne me lâchait pas du regard. Dans ses pupilles, l’expression concernée s’était muée en autre chose. Presque… de l’horreur !
— Qu’est-ce qu’il y a ? Je me suis un peu énervée, mais maintenant ça va.
— Tu… Tu enfles !
— Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? dis-je, en palpant mon visage.
Il avait raison. Sous mes doigts palpitaient les chairs tuméfiées d’une étrangère. Le nuage ...