La petite graine qui pouvait tout changer... - Histoires de Sexe

La petite graine qui pouvait tout changer...

... interminables, tandis que dans notre gourbi antiatomique, nous en étions réduits au cannibalisme…

Remontant les jours, Alain continuait de se balader de fichiers en fichiers. Début septembre, puis fin août 2016. Alors qu’il cliquait sur un fichier anodin, baptisé « Mélusine », une boîte de dialogue s’ouvrit, exigeant un mot de passe d’accès aux documents classifiés. Un drôle de pressentiment m’envahit soudain.

— On devrait peut-être laisser tomber, lançai-je, hésitante. Après tout, on n’est pas censé lire ça…
— Pas plus qu’on était censé se retrouver piégés sous un cimetière radioactif. On a le droit de savoir, Eva !
— De toute façon, ce truc est protégé…
— Protégé, mon cul !

Après avoir balancé un scan sur le disque dur à la recherche de je ne sais quoi, Alain m’expliqua sa théorie sur les faiblesses inhérentes aux mots de passe. Les seuls mots de passe réellement efficaces étant par définition impossibles à mémoriser – de longues chaînes de caractères plus ou moins aléatoires – l’utilisateur finissait toujours par les enregistrer quelque part. En général, dans un endroit aisément accessible. Un iPhone ou un PDA, lui-même synchronisé à la machine censée être protégée… Il suffisait alors de tomber sur le carnet de note numérique du propriétaire et le tour était joué.

— Tiens ! En parlant de ça, justement !
— T’as trouvé ?
— Mmh, mmh. À nous, les secrets du secrétaire d’état !

Une fenêtre s’ouvrit, répertoriant toutes les entrées de l’organiseur de ...

... Dalembert. À la rubrique habilitations nous attendait un mot de passe : « Viviane ».

— Le prénom de sa femme ? m’interrogeai-je à voix haute. Aussi simple que ça ?
— À mon avis non, sinon il n’aurait pas eu besoin de le noter. Ça doit avoir une autre signification.
— Sa dernière maîtresse en date ?
— Je sais pas… En tout cas, pour choisir quelque chose d’aussi basique, ce type devait avoir une confiance aveugle dans le cryptage de sa bécane.

À ma demande, Alain fit une nouvelle recherche sur mots clefs. Le prénomViviane apparaissait plusieurs fois dans les entrées du portable ; un répertoire lui était même associé. Dévorée par la curiosité, je me penchai et cliquai sur le dossier en question. Des clichés apparurent à l’écran, pris sous l’éclairage froid et direct des néons.

— Waouh ! grogna Alain. Je m’attendais à une bombe, mais pas dans ce genre-là !

Enserré dans un faisceau de tubulures chromées et de câbles électriques, un cœur de graphite et d’acier reflétait le flash de l’appareil photo. L’ensemble, aussi imposant qu’une sculpture de Botero mais loin d’être aussi sexy, était monté sur palan.

— Alors c’est ça, « Viviane » ? Bon dieux, mais elle est plus moche qu’un frelon !
— Et largement plus dangereuse si tu veux mon avis, ajouta Alain. Je te parie ma part de cake qu’il s’agit là de la dernière génération d’ogives nucléaires de nos chers dirigeants…
— Quel rapport avec le document qu’on a essayé d’ouvrir ?
— Hormis le fait que Viviane et Mélusine étaient ...