1. La neige a des vertus aphrodisiaques


    Datte: 08/09/2020, Catégories: couple, sport, amour, nonéro, Humour nature, Auteur: Rocco si refroidi, Source: Revebebe

    ... il ne faudra pas tomber. Il y a une falaise infranchissable juste en dessous. Après nous prendrons la direction de la bergerie que vous devinez derrière la forêt du fond de la vallée. On parlera de la suite après. C’est compris ? Bien. Je vous rappelle qu’on ne part pas trop groupés pour limiter la casse en cas d’avalanche. Qui veut partir en premier ?
    
    Les deux filles répondent en coeur :
    
    — C’est nous !
    — Alors allez-y, la pente est à vous !
    
    Il n’aurait pas dû leur dire ça, Boussol : on va arriver trop vite en bas, avec ces deux-là. Surtout qu’Ice-Shaker part en criant :
    
    — No risk, no fun !
    
    ~~oooOOOOooo~~
    
    La pente est belle. C’est jouissif de skier dans cette neige immaculée. C’est d’ailleurs dans des conditions proches de celles-ci qu’il arrive à certains de mouiller leur culotte. Et pas seulement des femmes ! Je ne dis pas que cela m’arrive souvent, puisque je n’ai pas la prétention d’avoir un niveau technique exceptionnel à ski. Mais je connais quand même l’ivresse à plus de quarante-cinq degrés. Bien sûr, ce n’est pas l’ivresse dont parlent les poivrots habitués à la gnôle. Mais c’est celle qui fait rêver les free-riders quand le degré d’inclinaison du sol commence à dépasser cette valeur vertigineuse.
    
    Cela ne vous dit peut-être pas grand-chose, le plaisir qu’on ressent en s’engageant dans ces pentes qui vous font descendre plus de vingt-cinq étages alors que vous n’avancez que de cent petits mètres. Mais pour tous ceux qui le font, c’est une ...
    ... jouissance presque indescriptible. C’est même tellement shootant que si le ministre de la justice savait cela, le ski hors-piste serait interdit depuis longtemps. Car pour combattre la somme des stress démesurés que vous vous imposez en faisant cela, votre cerveau fabrique un mélange explosif d’hormones qui augmente votre plaisir certainement autant que bien des produits interdits. Si vous le permettez, je vais prendre quelques secondes pour vous expliquer ce qui se passe quand on a la chance de pouvoir faire ce genre d’expérience.
    
    Ça commence toujours de la même façon et dans le même décor : celui d’un petit groupe de skieurs agglutinés sur une corniche au bord d’un précipice en forme de couloir encaissé. Le choix de cette forme étroite, c’est bien entendu pour supprimer toute possibilité de faire des virages facilement. C’est la première contrainte, le premier des stress.
    
    Vous rajoutez un soleil au ras des cimes dans un immense ciel bleu d’encre pour vous donner l’impression que le paysage est à l’envers, comme si vous contempliez la mer avec la tête en bas. Ça, c’est pour parfaire l’ambiance de folie. Et enfin, il faut les moins quinze degrés Celsius qui servent de prétexte au fou rire que vous déclenchez en pensant qu’il vous réchauffe.
    
    Ce rire n’a pas encore de lien avec celui qui va vous gondoler quand vous demanderezChiche ! On y va ?. Non. Ce rire d’auto-dérision sert pour l’instant à bâillonner votre stress. Et celui-ci monte très vite, dès que vous avez comparé ...
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