1. La neige a des vertus aphrodisiaques


    Datte: 08/09/2020, Catégories: couple, sport, amour, nonéro, Humour nature, Auteur: Rocco si refroidi, Source: Revebebe

    ... fallu que tu en trouves où c’était écrit dessus ? C’est même écritX Wing Fury. Tu te sens des ailes d’ange noir avec ?
    
    Kazoar renchérit :
    
    — Avec sa gueule d’ange, ça se pourrait bien, Roc’ ! Dis donc, Ice-Shaker ? Pourquoi t’as acheté ces planches de guerrier, plutôt que des skis de fille ?
    — Y’en avait pas dans la couleur de mon pantalon chez le marchand.
    — On va y croire, tiens ! C’est encore pour nous mettre la pression ?
    
    Nicolas, un peu agacé, nous remet les pieds sur terre :
    
    — Eh, les artistes ! Il faudrait tout de même penser à descendre de la benne !
    
    Nous sortons en continuant de rigoler, mais pas pour longtemps. Les choses sérieuses commencent : pour rejoindre le point de départ de la descente, il faut passer sur une arête rocheuse étroite avec nos skis posés sur les épaules. Ce qui n’est pas rassurant à faire, avec des chaussures de ski aux pieds. Au prix d’un peu de transpiration, nous finissons par atteindre le plateau qui couronne le sommet de la station, à plus de deux mille cinq cents mètres d’altitude. Ce plateau, c’est celui de Bure, qui domine le Dévoluy, au nord de Gap et qui est célèbre pour son observatoire astronomique.
    
    ~~oooOOOOooo~~
    
    La magie, celle que nous sommes venus chercher ici, commence à opérer. D’abord, il y a l’odeur qui commence à nous griser. Celle de la neige froide, qui est si caractéristique à ces altitudes. Et tout est dépaysant dans cet endroit : au loin, j’aperçois les immenses antennes paraboliques du ...
    ... radiotélescope. On dirait que ce sont des géants de tôles brillantes qui gardent les tourbillons de neige, sur ce plateau désert balayé par les vents. Le ciel bleu nuit du matin est encore chargé d’infimes cristaux de givre qui scintillent au soleil en nous enveloppant de leurs reflets multicolores. Ce décor lunaire, notre pas lent et nos tenues de free-riders casqués me rappellent de vieilles images d’archives des premiers hommes sur la lune. Eux aussi évoluaient casqués et enveloppés de poussières scintillantes : celles que leurs pas soulevaient et qui restaient suspendues dans le vide, pratiquement sans retomber. Comme le givre ultra-léger de ce matin.
    
    Vraiment, on a de la peine à croire qu’on est sur Terre, et encore moins en France, tellement ce paysage est d’une beauté sauvage. Tout autour de nous, les sommets blancs nous font les mêmes signes majestueux. Franchement, il n’y a pas que le froid qui nous fait frissonner. Mais c’est normal, cette émotion. Elle touche tous les humains si vous les plongez dans le bain de la puissance et de la beauté de la nature.
    
    Nicolas Boussol nous interpelle :
    
    — S’il vous plaît, j’ai besoin de votre attention. Même si la descente est facile à lire, il faut que vous connaissiez tous le parcours. On va d’abord plonger devant nous dans cette grande combe de neige fraîche. Au passage, vous pourrez vous lâcher si vous en avez envie. Même si vous finissez en vrac, y’a pas de danger. Ensuite, nous passerons à droite, sous cet éperon calcaire. Là ...
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