Un récit qui dérange - Histoires de Sexe

Un récit qui dérange

... juste une aventure. Une bêtise. Une faiblesse. Tu pourrais comprendre…
— Ah, oui ? Et si on inversait les rôles ? Imagine que c’est toi qui es cocu ? Tu pardonnerais ?
— Bien sûr. Juste une fois…
— Tu mens. Tu ne serais pas capable d’accepter ce que tu m’as fait, et encore moins ce que tu écris. Pur mensonge !
— Lise, je te jure que je pourrais…
— Tu pourrais accepter que je te trompe ? Que j’aie un amant ? Que je fasse comme ta pute d’Anaïs ?

Je crois que j’ai fait la pire remarque de ma vie. On devrait toujours tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de répondre.

— Je ne te crois pas. Tu ne serais pas capable de…
— Salaud. Salaud ! Tu te crois trop malin. Tu penses que je ne suis pas capable de faire comme elle ? Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Elle t’a sucé ? Tu lui as baisé la bouche ? Tu l’as enculée ?

Il ne faut jamais défier une femme meurtrie, et je l’ai fait. Je n’ai pas pu m’empêcher de me vanter comme si je parlais avec un gars.

— Les deux. Tu vois.
— Je vois. Je vois très bien. Salaud ! Salaud !

Et elle part dans la chambre.

Dès le lendemain, Lise commence à faire ses valises. Je ne pensais pas que nous en serions arrivés là en si peu de temps, surtout pour juste une escapade sans lendemain et quelques lignes même pas publiées. Je ne souhaite à aucun auteur, de ceux que je voulais rejoindre par mes écrits, de vivre ces instants.

— Lise, je t’aime, ne me quitte pas…
— Trop tard ; il fallait réfléchir avant.
— Écoute, je suis ...

... vraiment prêt à tout accepter pour que tu restes.
— Des paroles ! Des mensonges !

Je m’énerve.

— Des paroles ? Et si je te propose de me tromper ? Une sorte de vengeance. Une fois. Juste une fois. Comme moi. Un contre un, et on efface tout. On oublie tout.
— T’es un grand malade. Cela ne fonctionne pas comme ça.

Mais je vois tout de même que ses déplacements dans la chambre ralentissent. Elle hésite sur les vêtements. Elle va. Elle vient. Peut-être qu’elle aussi se sent glisser sur ce putain de toboggan, et qu’avant de glisser inexorablement elle aperçoit ma main tendue.

— Tu penses vraiment ce que tu dis ?

Ouf ! Maintenant on peut discuter. Mais Lise ne me laisse pas quitter la voie du "un pour un". Déjà elle commence à poser ses conditions. Pire, elle se demande déjà qui pourrait être le candidat parfait. J’accepte tout, pensant que maintenant la raison va revenir.

Elle part au travail. Elle revient.

Chaque parole qu’elle prononce ne concerne que ma proposition. Malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à la faire dévier du chemin que je lui ai proposé. Il faut bien que je me résolve à cette concession si je veux la garder. Vous imaginez la conversation d’un couple qui cherche un amant de passage pour la femme ?

Des amis à elle ? Je refuse, de peur que cela nous entraîne trop loin.

Des amis à moi ? C’est pire. Comment conserver un ami qui a couché avec sa femme ?

Un inconnu ? Mais qui ? Lise n’est pas du genre à draguer.

C’est un appel de mes ...