22 juin - 24 juin - Histoires de Sexe

22 juin - 24 juin

... n’en resterais pas là. Après j’ai été un peu plus mesurée, parce que je sais que Dominique peut être parfois un peu énervante et surtout qu’elle avait essayé de te filer une claque. Mais elle n’a eu besoin de personne pour se modérer, elle l’a fait toute seule. J’en suis restée comme deux ronds de flan. Elle qui avait l’air de vouloir te bouffer tout cru, s’est mise à fondre. « Il a l’air si malheureux. » « Ça lui a fait plus de mal qu’à moi. » « Il est si gentil, si serviable. Si tu le voyais, toujours prêt à aider les enfants, les vieilles dames, tout le monde… etc. etc. ». Bref elle craquait. Le seul problème c’est que vis-à-vis d’elle tu étais verrouillé. Comme elle commençait un peu à me gonfler avec ses états d’âme, je lui ai conseillé de pendre les initiatives. Quand elle m’a dit qu’à la bibliothèque vous aviez fait crac-crac, j’ai compris que je l’aurais un peu moins souvent au téléphone.
— Gaëlle ! s’exclame Dominique.
— C’est vrai. Quoi. Bon d’accord on parle d’autre chose.

Elle me scie un peu la copine. Avec elle on sait tout pour pas un rond. La conversation roule ensuite sur les souvenirs d’enfance, de fac, les voyages… Comme on sert le plat principal, ris de veau au cidre et aux pommes. Gaëlle demande si je suis l’auteur de ce délice. Je réponds :

— Non c’est Gwendoline le maître queue. Je me suis contenté de lui souffler l’idée et de lui donner la recette en nous levant ce matin.

J’avais peu parlé pendant la soirée, ces demoiselles, surtout Gaëlle, ...

... se montrant fort bavardes. J’aurais dû continuer.

— Parce que Gwendoline se lève avec toi ! On en apprend de belles, lance Gaëlle pensant faire une plaisanterie. Elle ajoute à l’intention de Dominique : C’est tout l’effet que ça te fait. Tu ne dis rien en l’apprenant ?

Dominique n’avait pas tout dit à son amie. Tout comme moi avec les miens, elle ne savait pas trop comment amener la chose. Je ne pense pas que ce soit une manière qu’elle avait envisagée. Les oreilles un peu rouges elle répond presque nonchalamment :

— Si je ne dis rien, c’est que je suis au courant et que je suis d’accord.

Pour Gaëlle la réponse est aussi sur le mode humoristique, aussi enchaîne-t-elle :

— Je n’aurais pas cru que tu avais l’esprit aussi large.
— Je n’ai l’esprit large que parce que c’est ma sœur.

Leur rousse amie finit par se demander si c’est du lard ou du cochon ou si elles parlent bien de la même chose. Un peu hésitante, pour la première fois de la soirée, elle demande :

— De quoi parles-tu, au juste ?
— De Bernard et Gwendoline.

Elle a peur de comprendre :

— Attends. Tu es en train de me dire que Bernard et Gwendo…

Elle laisse sa phrase en suspens.

— Oui c’est bien ce que je suis en train de te dire.

Voir sa tête est un spectacle qui dans un guide serait noté « vaut le voyage ». Elle ouvre et ferme la bouche plusieurs fois sans qu’aucun son n’en sorte. Ce qui est apparemment pour la donzelle quelque chose d’assez exceptionnel. Elle finit par retrouver ...