22 juin - 24 juin - Histoires de Sexe

22 juin - 24 juin

Pourquoi a-t-on transporté mon lit sur un bateau pris dans une tempête ? J’essaie de m’accrocher à quelque chose de solide. Mais ça secoue de plus belle. J’ouvre un œil. Le visage de Gwendoline envahit mon champ de vision. Mais c’est elle qui me secoue comme un prunier :

— Allez debout ! Réveille-toi ! Il est bientôt 9h00.

L’information arrive lentement à mon cerveau. Bon sang, 9h00. Je me dresse comme un diable hors de sa boîte. Gwendoline me regarde :

— Ha ! Tout de même. Préparez-vous. Je vais m’occuper du petit-déjeuner pendant ce temps.

À côté de moi, Dominique émerge péniblement. Je me penche vers elle et l’embrasse. Cela la motive pour reprendre pied. Cela la motive même un peu trop. Je dois, à regret, batailler un peu pour éloigner ses lèvres des miennes et pourvoir placer quelques mots :

— Il est 9h00.

À la manière donc elle reste cramponnée à mon cou, elle s’en fiche comme de l’an quarante. Après un nouveau baiser, je profite qu’elle reprend son souffle pour glisser :

— Il faut se lever.

Elle s’étire. Nous nous habillons et rejoignons la salle à manger. Gwendoline est en train d’apporter la théière.

— Si je n’avais été là vous étiez partis pour dormir jusqu’au Jugement dernier.

Je m’approche d’elle et l’embrasse, tandis que ma main s’égare sur ses fesses. Je fais mon mea culpa :

— Merci beaucoup. Hier soir j’ai oublié de rebrancher le réveil.
— Tu étais trop occupé.

Après avoir embrassé sa sœur, elle ajoute :

— Il faudrait ...

... faire une affichette.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me garde de poser des questions à la suite de cette affirmation énigmatique. Dominique n’a pas ma prudence et demande :

— Pourquoi ?

Sa sœur lui répond de son ton le plus suave :

— Pour rassurer les voisins. Ils doivent se poser des questions en entendant des cris tous les soirs.
— Ils doivent se contenter de penser comme le monsieur d’hier que j’ai bien de la chance. À propos, toi qui as un don avec les photos, pourrais-tu porter la pellicule chez le photographe ?

Cela ne lui pose pas de problème. Dominique et moi ne nous attardons pas plus et partons vers le travail.

Dans la journée, j’essaie d’organiser mon futur séjour à Lyon durant ma scolarité à l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires et pour la semaine prochaine avec mes trois copains du magasin d’électronique un dîner pour leur présenter mes chéries, enfin deux d’entre elles. Nous tombons d’accord sur le vendredi 2 juillet, Dominique m’ayant dit que le 27 juin n’était pas possible, car c’est le jour où l’on fêtera l’anniversaire de Gwendoline, quelque chose est en préparation chez elles. Je tombe des nues. Dominique est contrite, elle a vendu la mèche. Ce devait être une surprise pour Gwendoline et pour moi. Samedi est le jour de ses 19 ans. Sa mère et elle invitent pour ce soir-là tous ses amis, alors qu’elle croit à un simple dîner au restaurant en comité restreint.

Je passe un petit coup de fil à Anne pour lui dire que je pense à ...