1. Justine et moi


    Datte: 03/09/2020, Catégories: fh, jeunes, couple, amour, journal, Humour Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe

    ... quelque chose de plus palpitant ; en tous cas, l’idée d’être prisonnier d’un engagement me paraissait insupportable.
    
    C’est pourquoi ce soir-là je suis tombé des nues.
    
    Justine m’avait invité à dîner chez elle ; rien que de très banal. D’emblée je constatai qu’elle avait soigné le menu, et je me dis connement "elle fait des progrès" lorsque, tout à coup, elle me fixa, les yeux dans les yeux :
    
    — Dis-moi, Jonathan, est-ce que tu vas te décider, un jour ?
    — Me décider à quoi ?
    — À me fixer sur notre avenir ! Je suis quoi, pour toi, à part une espèce de potiche où tu lances tes clés, le soir en rentrant ! Est-ce que ce serait plus clair si tu m’avais bien baisée, profondément baisée, baisée et rebaisée ?
    
    Ce disant, son ton était monté, monté, jusqu’à finir sur une note hystérique et puis elle avait éclaté en sanglots, cachant son visage dans ses mains.
    
    Complètement décontenancé, je me suis levé, j’ai fait le tour de la table, prêt à la consoler, mais à peine étais-je contre son dos, secoué de pleurs, à peine avais-je posé mes mains sur ses épaules que j’ai pris un coup de coude monstrueux dans les côtes, qui m’a fait beugler.
    
    Rage et incompréhension mêlées, j’ai foutu le camp.
    
    Ma colère s’est un peu apaisée sur le chemin mais je ne peux pas dire que j’étais redevenu serein en entrant chez moi.
    
    Je n’ai réussi à m’endormir que tardivement.
    
    Le lendemain se passa, puis le surlendemain et encore un jour de plus avant que le téléphone ne se manifeste :
    
    — ...
    ... Jonathan ? C’est moi. J’ai honte, je te demande pardon, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je peux venir te voir ?
    — Si tu veux mais j’allais sortir pour venir chez toi, en espérant que tu sois calmée…
    — Je suis calmée, viens vite.
    
    Quand elle m’a ouvert, elle s’est jetée contre moi, elle avait les yeux rouges, elle murmurait je ne sais quoi, en tout cas je ne voulais pas entendre des excuses parce que j’avais le sentiment très net que tous les torts étaient bien de mon côté. On dit que les femmes s’y entendent pour nous culpabiliser, et c’est très vrai, sauf que le plus souvent c’est rien d’autre qu’une revanche.
    
    Alors je lui ai dit :
    
    — Ecoute Justine, tout est de ma faute, tu as bien fait de me secouer, il faut que je me décide, alors voilà : je crois bien que je t’aime, et que j’ai envie de vivre avec toi et personne d’autre. J’ai beaucoup réfléchi ces trois jours, j’ai essayé d’imaginer que je t’avais perdue, que plus jamais tu ne te pendrais à mon cou, et ça m’a foutu une angoisse pas possible, intolérable.
    — Oh Jojo ! Que je suis heureuse ! Tu sais quoi ? On va fêter ça ! Tu vas me baiser, encore me baiser, et me rebaiser !
    — Bouge pas je reviens, je fais un saut à la pharmacie…
    — Pas pour des capotes j’espère ? T’es malade ?
    — Non c’est pour du Viagra !
    — Oh quel con ! Allez viens, au lit de suite !
    
    Et on a bien baisé. Et rebaisé. Et encore et encore. Elle s’est lâchée, ma Justine. Ça m’a semblé comme si elle s’était retenue trop longtemps.
    
    D’abord je ...
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