1. Illustrations


    Datte: 01/09/2020, Catégories: fh, couple, copains, amour, volupté, Oral pénétratio, fdanus, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    Lille, fin juillet, pas loin de la grand-place où trône la Déesse, inamovible et royale, il fait chaud en cette fin de journée. Je suis attablée face à une délicieuse glace avec Julien, qui me cherche visiblement des noises depuis cinq minutes. Je m’insurge :
    
    — Comment ça ?
    — Oui, parfaitement ! Quand on étale sa vie sur son blog, il ne faut pas s’étonner des coups de bâton en retour !
    — Je m’étale, moi ?
    — Tu ne t’étales pas, tu te répands, tu dégoulines !
    
    Là, il exagère ! Je me lève d’un bond, mon chapeau est à deux doigts de s’envoler, je manque de renverser cette délicieuse glace qu’il rattrape, in extremis, tout comme son coca. Je serre les dents et les poings, j’ai une envie folle de lui flanquer ma main sur la figure pour lui apprendre à vivre ! Mes yeux doivent être aussi rougeoyants que ma chevelure rousse.
    
    Je ne comprends pas bien comment nous en sommes arrivés là, alors que tout allait si bien entre nous depuis le début de cette semaine où nous nous sommes rencontrés.
    
    Je me souviens parfaitement des circonstances de ce lundi, au matin. Je suis arrivée ensommeillée chez Isa et Olivier, après environ une heure de train, en provenance de Bruxelles où je venais de négocier un contrat. Ils sont tous les deux dans les arts graphiques, comme moi ; pour être plus précis, ils ont un studio de création qui ne marche pas trop mal.
    
    Moi, je suis illustratrice, j’ai même réussi à publier quelques planches de BD ci et là. Je ne suis pas encore connue partout ...
    ... mais je commence à me faire un petit nom dans le métier. Au début, il y a presque quatre ans, je m’inquiétais sérieusement de mon avenir, mon quotidien alimentaire se résumait aux pâtes et aux raviolis…
    
    Je sonnais à toutes les portes pour essayer de placer mes dessins, j’ai galéré des nuits entières à pondre des illustrations pour le lendemain, première heure, le tout payé chichement. Quatre années de vache maigre après les cinq ans de Beaux-Arts, soit neuf ans de vache enragée. Le pire est que j’aurais dû être ultra mince avec tout ce que je n’ai pas mangé… Hélas, ce fut l’inverse !
    
    C’est de cette époque difficile que je garde le goût des vêtements éclectiques : je n’avais pas un sou pour m’en acheter d’autres et ça me donnait un certain genre. Résultat, je suis toujours en longues jupes à carreaux (personne n’en voulait dans les magasins) et avec des hauts les plus bigarrés possibles mais toujours un certain décolleté. J’avoue être fière de mes seins ! Un point positif pour moi.
    
    Et pour achever le tableau, souvent quelque chose sur la tête, car mes cheveux étaient moches et cassants quand je me nourrissais pas ou mal…
    
    Donc, disais-je, ce lundi, je venais de sonner chez Isa et Olivier, histoire de leur dire un petit bonjour et aussi pour oublier mon ratage lamentable avec Joan, mon trop bel Hollandais. Il régnait chez eux une atmosphère studieuse, un gros contrat à honorer. Dans un coin, près d’Isa qui répondait à ses questions, un type étrange, tout blanc, écrivait ...
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