1. Contrainte 07 - Le Bizutage


    Datte: 21/08/2020, Catégories: Non Consentement / À contre-cœur Auteur: bychdecrivain, Source: Literotica

    ... pas indisposer les bizuteurs. Il y avait déjà du monde car le resto était sous-dimensionné et les étudiants venaient plutôt à la même heure. J'ai passé la porte étroite sans encombre et suis entrée dans la grande salle, le long de la banque de service. Je n'ai pas vu Gabriel. Il n'était peut-être pas encore arrivé ou mieux, il ne viendrait peut-être pas. Mon espoir fut interrompu par un appel téléphonique.
    
    - Salut Françoise, je serai un peu en retard, excuse-moi, déclara Gabriel.
    
    - Ce n'est rien... majesté, répondis-je en me cachant la bouche pour que les voisins n'entendent pas.
    
    - Prends-toi un plateau et réserve-nous une table de quatre. Au milieu. J'aime bien être au milieu. A tout à l'heure.
    
    J'ai obéis donc et trouvai une table au centre, sur laquelle je déposai mon plateau pour signifier sa réservation. Je m'étais servie une simple assiette de riz cantonais et un yaourt nature. Pas vraiment faim! Je pris place. Pouvais-je manger ou devais-je l'attendre? La réponse arriva par un bref appel téléphonique :
    
    - J'ai oublié de te dire... Attends-nous pour manger. Ne garde pas ton imper, tu vas avoir trop chaud.
    
    Je n'ai même pas eu le temps de répondre car il avait raccroché. J'ai retiré mon imperméable en restant assise sur la chaise, sans trop regarder les gens autour. Les tables commençaient à se remplir dans un brouhaha de paroles et de rires. Derrière moi, j'ai entendu un type dire : « c'est la bizute de Gabriel, t'as vu sa robe... » Et la réponse : « ...
    ... Ben ouais, quelle enflure ce mec mais il faut reconnaître qu'il a bon goût... On ne va pas partir tout de suite, on attend un peu... ». Je commençais à comprendre que le retard de Gabriel n'était pas fortuit. Il voulait m'humilier en me laissant seule à la table. Un troisième coup de téléphone confirma mes craintes :
    
    - Dis-moi, bizute, tu es bien debout, les mains sur la tête, rassure-moi?
    
    - Eh... et bien... je ne savais pas... s'il te plaît, je le ferai quand tu seras là... Majesté.
    
    - Pas question, tout de suite!
    
    Encore une fois, je n'ai même pas eu le temps d'implorer sa pitié. Alors, je me souviens m'être levée, le regard dans le vague de mes larmes, m'être placée devant le petit côté de la table, avoir monté mes mains jusque sur la tête. Le fracas joyeux a baissé de niveau pour devenir un bourdonnement de ruche.
    
    Bien sûr, j'avais déjà lu des histoires de bizutage, vu des vidéos de jeux avec des fruits et autres boissons rebutantes, des processions déguisées. Mais toujours, les bizutés étaient en groupes, en séances dédiées, en fêtes joyeuses dans les rues. Moi, dans cette école d'ingénieurs, j'étais seule, anachronique au milieu d'une grande salle de restaurant dans une tenue osée, rose fuchsia transparente! Nul n'a pu imaginer ma honte!
    
    Comme pour en ajouter, j'ai encore entendu les commentaires des deux garçons de la table voisine : « Je savais bien qu'il fallait attendre, quel morceau... On voit tout au travers de sa robe... T'as vu, elle a des bas... ...
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