Roide mouvie
Datte: 20/08/2020,
Catégories:
fh,
inconnu,
poilu(e)s,
amour,
Oral
fsodo,
aliments,
Humour
Auteur: Radagast, Source: Revebebe
... gîte en Lozère, un petit logement que je loue pour les vacances. Il est possible que Marie et votre fils y soient cachés.
— Dans quel coin de la Lozère exactement ?
— Près du Pont de Montvert.
— À peu près 300 km d’ici.
Il programma son GPS et ils partirent après avoir fait le plein de carburant.
Il allait bientôt revenir dans cette région, ses protégés s’étant invités dans le coin. Ils y semaient le souk. Il venait en repérage, en quelque sorte.
Une chose que nul n’avait prise en compte, c’était l’incroyable état des routes lozériennes. Tant qu’ils roulaient sur l’autoroute, pas de soucis. Quand ils en sortirent, la galère commença : le GPS qui devenait fou et les perdait, des routes étroites, sinueuses, au revêtement pire qu’inconfortable qui explosaient les suspensions. Il comprit dès lors les paroles d’un ami qui lui disait qu’en Cévennes on ne calcule pas l’itinéraire en kilomètres mais en heures de route. Ces chemins ne devaient avoir guère changé depuis que la bête du Gévaudan y avait fait des siennes. Il ne s’étonnait pas non plus que les loups se soient installés ici ; ils pouvaient s’y ébattre peinards.
De plus, madame Astier lui faisait la gueule, comme s’il était responsable de la fugue de leurs rejetons. Pas une parole ; elle regardait la route, l’air buté.
Ils pensaient arriver en début d’après-midi. À 19 heures, ils étaient encore à 10 kilomètres. Heureusement, il faisait beau.
Aussitôt arrivés ils allèrent au gîte. Il était occupé, mais ...
... pas par les fugueurs : par un couple d’Allemands.
— J’avais oublié qu’il était loué. Je suis désolée.
Sylvestre l’avait saumâtre, mais devant son air égaré il évita d’en rajouter une couche. Ils demandèrent aux Teutons si à leur avis le gîte avait été occupé avant leur arrivée. Réponse négative. Les deux énergumènes n’étaient pas venus ici.
Ils étaient crevés, il se faisait tard. Il proposa à miss Marple de manger et passer la nuit ici, à l’hôtel.
Le meilleur restau du coin étantLa Truite Enchantée, ils réservèrent le repas du soir et deux chambres. Là, gros os : il ne restait qu’une chambre de libre, une chambre avec un lit pour deux personnes.
Il n’avait jamais vu un visage se décomposer de cette façon. D’abord l’incompréhension, puis la stupeur, et enfin la confusion.
— Je dormirai dans la voiture.
Parfait gentleman, il se sacrifiait pour protéger sa pudeur.
Une petite fête se déroulait dans les rues ; un genre de banda passait dans les ruelles, jouant et chantant. Obsédés par leur recherche, ils avaient oublié le 21 juin, accessoirement le jour de la fête de la musique.
Tout en sirotant une bière et un jus de fruits, ils écoutaient les musiciens et regardaient les passants, attablés à la terrasse d’un bar. Le Tarn chantait joyeusement près d’eux.
— Vous vivez seul avec votre fils ?
— Oui. Enfin, jusqu’à ce qu’il parte à la fac. Il habite un petit meublé en ville.
Il lui raconta sa vie de père célibataire, la relation de confiance établie ...