Laura et les voisins - Histoires de Sexe

Laura et les voisins

... avais envie d’elle, n’est-ce pas ?
— Évidemment.
— Ah, tu vois !
— Je vois quoi ?
— Qu’on peut désirer quelqu’un sans en être forcément amoureux.
— Oui mais… ça doit être tellement… sordide, tu vois ! Dégueulasse, même. Je suis sans doute un épouvantable sentimental.

Mais c’est qu’il est adorable, ce garçon ! Ou diabolique ? Et s’il me racontait des salades uniquement pour me draguer ? Non, je suis idiote. Sans bien y prendre garde, nous sommes de nouveau à l’angle de cette rue aux "péripatéticiennes". Deux ou trois attendent. Nous continuons notre promenade. Je n’ai pas vue celle de tout à l’heure.

— Imagine, Jérémy : je suis une pauvre fille que d’atroces circonstances ont obligée à se prostituer pour subsister. Je n’y prends évidemment aucun plaisir mais j’ai de la conscience professionnelle. Dans ma chambrette la serviette de toilette est très propre.

J’allais ajouter qu’elle était changée après chaque client mais j’évite cette insigne maladresse.

— Alors, Jérémy, c’est moi que tu as suivie parce que tu avais envie de moi. Cela ne t’est jamais arrivé d’avoir envie de moi, Jérémy ?
— Très souvent. Tu es si…
— Toi aussi, tu es très…
— Ah bon ?
— Mais oui, Jérémy. Bon, tu m’as suivie. Tu m’embrasses.
— Les putes n’embrassent jamais.
— Moi si. Je ne suis pas une pute comme les autres. La preuve, je ne suis pas du tout pressée. Je déboutonne ta chemisette, je glisse mes mains dessous. J’ai toujours eu envie de mordiller tes petits tétons, Jérémy.
— Ah ...

... bon ?.. Tu te fiches de moi ?
— Pas le moins du monde. Je te suggère de m’enlever mon chemisier. Tu m’as déjà vue en bikini à la piscine, mais là c’est différent, non ?
— C’est très différent.
— Mon soutien-gorge, qu’est-ce qu’on en fait ?
— Tu l’enlèves.
— Bien ! Et ce qu’il y a dessous ?
— Ce qu’il y a dessous me plairait énormément. Je crois bien que cela attirerait mes lèvres. Tu aimerais ?
— Beaucoup. Et cela me donnerait envie d’aller un peu plus loin. Pas toi ?
— Bien sûr que si !
— Eh bien, ce serait l’heure de finir notre déshabillage. Boxer, slip ou caleçon, Jérémy ? Moi, c’est un petit slip rouge, très très fin. Avec un papillon bleu brodé sur le côté droit.
— Moi, aujourd’hui, c’est un caleçon de coton.
— De quelle couleur ?
— Bleu, je crois. Avec des rayures blanches.
— J’adore. Mais il faut l’enlever. Ce qu’il y a dessous…

J’ai failli dire : attirera mes lèvres, mais j’ai redouté qu’il soit éjaculateur précoce. Un discret coup d’œil m’avait permis de vérifier qu’il bandait fort correctement. Sa démarche me l’avait laissé subodorer.

— Ce qu’il y a dessous, Jérémy, j’y pense souvent en me caressant, toute seule dans mon lit. Et toi, est-ce que tu te masturbes en pensant à moi ?
— Évidemment !

Il doit aussi penser à d’autres filles mais je ne vais pas chipoter. Nos pas nous ont conduits boulevard Beaumarchais, la croix verte d’une pharmacie clignote au-dessus du distributeur de préservatifs.

— Glisse donc quelques piécettes dans la fente, ...