1. Je ne suis pas lesbienne, mais... (5)


    Datte: 12/08/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... lèvre.
    
    — Tu es magnifique Noëlla, merci de t’être faite belle pour moi...
    
    La jolie rousse rougit, et, embarrassée, baisse le regard et se dissimule derrière sa main. Lorsqu’elle se reprend, elle veut formuler une objection, mais Patricia l’interrompt:
    
    — C’est bien en pensant à moi que tu as enfilé cette robe, n’est-ce pas ?
    
    Sans vraiment savoir pourquoi, elle a envie de dire que non, mais elle sait que c’est vrai. Elle rougit de plus belle et se perd dans le regard de Patricia, dont les pupilles scintillent et qui la dévore des yeux. Au terme d’un long intervalle où les paroles ne sont pas nécessaires, celle-ci prend sa respiration et dit:
    
    — Noëlla, toi et moi, nous avons fait l’amour.
    
    La rouquine lui lâche la main, aussi vite que si elle avait été piquée par une guêpe. Elle secoue la tête, refuse la description qui vient d’être formulée:
    
    — On s’est amusées, c’est tout. C’est tout, tu comprends ?
    
    Elle a prononcé la fin de la phrase un peu trop fort.
    
    — Le premier soir peut-être. Mais ensuite ? Quand on s’est léché les seins ? Quand on s’est embrassé ? Et puis quand on a passé la soirée sur le canapé à se doigter jusqu’à jouir ? On a couché ensemble toi et moi, Noëlla. On a baisé.
    
    Inacceptable. Noëlla se raidit. Elle ne veut rien entendre:
    
    — Je ne suis pas homo. J’aime les mecs, pas les filles.
    
    — Pourquoi est-ce que tu as couru jusqu’ici comme tu l’as fait si nous ne sommes que des bonnes copines ? Tu es dans le déni, ma chérie. Moi aussi ...
    ... je l’étais. On s’est persuadé qu’il n’y avait rien entre nous... Mais moi je pense à toi tout le temps. Je veux te toucher tout le temps. J’ai envie de toi tout le temps. Pas toi ?
    
    Désormais, des larmes coulent sur les joues de Noëlla. Patricia lui tend un mouchoir en papier et elle les intercepte, mais d’autres prennent leur place. Bouleversée, elle frémit, comme si elle avait froid, entortille ses mèches rousses entre ses doigts. Est-ce la vodka qui lui donne, qui leur donne à toutes les deux, l’audace qui, sinon, leur manquerait ? En tout cas, elle s’entend prononcer des mots dont elle n’aurait jamais imaginé qu’ils franchiraient ses lèvres:
    
    — Si. Moi aussi j’ai envie de toi. Tu occupes toutes mes pensées. Je ne pense qu’à toi, qu’à poser mes mains sur toi, qu’à entrer en toi. J’ai envie de toi tout entière. J’ai envie de faire l’amour avec toi.
    
    Les larmes ruissellent de plus belle, mais à présent ce sont des larmes de joie, de libération. Prononcer ces mots l’a déchargée d’un poids immense. Désormais plus rien ne lui semble impossible.
    
    Les deux filles se lèvent et se jettent l’une sur l’autre, s’embrassant passionnément, comme si leur vie en dépendait. Leurs mains osent, se posent partout, froissent l’étoffe, flattent la peau douce, caressent la poitrine, descendent la cambrure du dos, se plaquent sur le cul, en gestes rapides et désordonnés, brouillons, émerveillés. Elles rient, mais désormais ça n’est plus pour dissimuler leur gêne. C’est un rire de joie ...
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