LE CASTOR 4.
Datte: 08/08/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Accent, Source: Hds
... tête-à-tête. Yvonne est sortie.
- Dis-moi, je te mets en garde: pas de bêtise avec la bonne avant le divorce !
J'ai ri en guise de réponse. Dire que je n'avais même pas pensé à jouer au jeune homme avec cette fille qui affichait vingt ans de moins que moi. Mais les jalons à peine posés d'une cohabitation pratique et sans arrière pensée, voilà que jaillit le spectre du terrible "Qu'en dira-t-on ?" Pensez donc, on va dire :
-Il a 46 ans, il vit avec sa bonne de 26 ans ! Sa malheureuse femme l'a quitté quand elle a découvert la liaison de son mari avec la bonne. Pour se venger, la victime s'est jetée dans les bras d'un brave jeune homme.
Vous dites qu'il font chambre à part ? Laissez-moi rire ! Qui surveillera les mouvements entre les chambres la nuit ? Et puis on peut baiser dans une cuisine, au salon devant le téléviseur, sur le canapé ou sur le tapis ou à la cave !
- Quel vieux dégoûtant qui abuse de son autorité pour corrompre une célibataire si sage.
- Quelle salope qui pourrit le mari et pousse l'épouse hors de son foyer.
- Y en a pas un pour sauver l'autre. Le feu où je pense, je vous dis.
- Tenez vos enfants à l'abri de ces pervers.
La liste pourrait être longue. On va en ...
... raconter des conneries ! J'aurais dû réfléchir avant de vouloir à tout prix m'attacher les services de la brave Yvonne. Plutôt elle qu'une inconnue à qui j'aurais dû tout apprendre. Yvonne faisait l'admiration de Colette. Entretien de la maison, achats des biens de consommation, menus, cuisson, lavage, repassage, rangement du linge. Yvonne était une perle, connaissait mes préférences alimentaires, vestimentaires et s'efforçait de faire plaisir. Alors pourquoi la laisser partir au chômage ? Alors, merde au "qu'en dira-t-on" Faut-il l'alerter à propos des bavardages possibles, je ne sais pas. Faut-il revenir sur une partie du contenu du contrat pour tuer la calomnie dans l'oeuf ? Ai-je le droit de créer une énorme déception après avoir donné une grande joie, l'espoir d'une vie de travail heureuse ? Non et non !
Mais ne serait-il pas temps de m'intéresser à Yvonne. Elle faisait partie des meubles et des habitudes. En premier qui est-elle ? Une femme. Élégante, belle, attirante ? Qu'en sais-je ? J'ai pris l'habitude de la voir en tenue de travail, en blouse vague ou en tablier, souvent la tête couverte d'un fichu. Colette captait mon attention, j'étais amoureux de ma femme, peu attentif à l’apparence des autres.