Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF] (5)
Datte: 05/08/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory
... qu’il veillait sur elle.
- Irkoutsk, c’est ma place ! Allez, file...
Le chien, tout penaud, descendit du canapé et se dirigea vers sa gamelle. Sophie se redressa comme un zombie. Elle était tout en sueur et claquait des dents. Emma enroula la couverture autour de sa chérie et, afin que la chaleur ne puisse s’échapper par le moindre interstice, elle lui tint la tasse et la fit boire à petites gorgées. La tasse finie, elle se leva pour accompagner Sophie au lit, mais Irkoutsk lui barrait le chemin, tenant dans sa gueule sa gamelle d’eau vide.
- Je ne sais pas qui, de toi ou ton chien, boit le plus ; heureusement que ce n’est pas de l’alcool !
Emma saisit le récipient pour inciter l’animal à libérer le passage et continua jusqu’à la chambre. Elle aida Sophie qui claquait des dents à se déshabiller. Elle lui passa un vieux pyjama dans lequel sa dulcinée pourrait transpirer, la borda comme une enfant puis elle lui passa le dos de ses doigts sur le front, tant pour essuyer la sueur qui y perlait que pour vérifier que la température n’avait pas encore grimpé.
- Si demain matin il n’y a pas d’amélioration, je t’emmènerai aux urgences, annonça-t-elle après avoir déposé un baiser appuyé sur son épaisse chevelure blonde.
Sophie acquiesça d’une onomatopée bougonne. Emma s’en alla désaltérer le chien qui continuait de réclamer. La gamelle se retrouva vite à nouveau vide. La jeune femme songea qu’il faudrait le faire pisser avant d’aller elle aussi se coucher : avec ce ...
... qu’il avait bu, ce serait plus prudent. Mais l’idée qu’une autre créature comme celle qui avait agressé sa chérie puisse rôder dans les bois l’inquiétait ; s’aventurer sur le chemin en lisière de forêt ne l’enchantait guère. Elle se contenta de le sortir le temps qu’il se soulage et l’attendit sur le perron. Nerveuse, la brune tendit l’oreille, écoutant la litanie des bruits nocturnes. Elle n’aurait jamais cru en entendre autant. Il lui sembla deviner des mouvements dans l’obscurité, mais elle était presque sûre que son imagination lui jouait des tours. Dès qu’Irkoutsk eut fini d’arroser les plantes, elle le fit entrer sans plus attendre.
Emma se glissa sous la couette et se lova contre le corps de Sophie qui dormait à poings fermés, allongée sur le côté gauche. Elle enroula un bras autour de sa taille et se demanda combien de temps elle pourrait supporter la chaleur irradiée par son amoureuse. La maison semblait craquer de toutes parts ; elle avait pourtant l’habitude d’entendre les boiseries gémir pendant la nuit, mais dans ce contexte particulier, chaque bruit l’inquiétait. Cela ne l’empêcha pas cependant de sombrer à son tour dans un profond sommeil.
Rien ne vint perturber sa nuit, même lorsque, sur le coup des deux heures du matin, Sophie se leva pour boire. Sa bouche était aussi sèche qu’une poignée de sable en plein milieu du Sahara. Elle se dirigea vers la cuisine, et ce ne fut qu’après avoir englouti un premier verre d’eau, puis un autre, qu’elle se rendit compte ...