Nicaline ou l'histoire d'une jeune femme de notre temps - Histoires de Sexe

Nicaline ou l'histoire d'une jeune femme de notre temps

... Pourriez-vous me trouver un petit appartement ou un studio à louer dans un premier temps ? Mon grand-père m’a bien proposé une chambre, mais je suis trop indépendant pour venir l’envahir.
— Cela devrait bien pouvoir se faire. Voulez-vous voir ce que nous avons maintenant ou préférez-vous revenir plus tard ?
— Je dois retourner à l’étude maintenant et ne serai libre qu’en fin de journée. Vers 18 heures. N’est-ce pas trop tard ?
— Non. C’est parfait, j’aurai le temps de sélectionner quelques affaires.

Ils firent un bout de chemin ensemble, et se séparèrent arrivés sur la place face à l’agence.

— Tiens deux fleurs qui entrent dans mon bureau, dit Pierre en la voyant passer la porte de l’agence. Vous pillez les jardins en passant ou auriez-vous un soupirant romantique ?

Aline lui raconta l’histoire de la rose. Puis elle demanda ce qu’elle pourrait bien proposer comme location à son client. Pierre l’aida à faire une sélection de ce qui pourrait convenir. Trois appartements plus ou moins grands dans un immeuble rénové pas très loin du centre ville.

— Votre client devrait trouver son bonheur avec l’un de ces trois-là, dit il. Ils ont été refaits à neuf il y a trois mois, et n’ont pas encore été reloués.

Elle installa sa rose dans un vase, et, en repensant à la scène de la cave, se mit à rêver de bras autour de ses épaules.

Aline prit le temps de se plonger dans le dossier des trois locations et prépara son rendez-vous. Pour être plus efficace encore, elle ...

... imagina comment son client vivrait dans chacun des trois appartements. Finalement elle s’avoua que ce n’était qu’un prétexte pour penser au beau Nicolas. En effet comment pouvait-elle imaginer comment il occuperait cet appartement alors qu’elle ne savait rien de lui, ou si peu de choses ? Elle se secoua un peu :

— Dis-donc ma vieille, tu es là pour bosser, pas pour rêver murmura-t-elle.
— Vous disiez Aline ?

Pierre était juste derrière elle, il l’avait entendue. Et même bien entendue.

— Rien d’important, Pierre. Je marmonne dans ma barbe. J’aimerais tant réussir cette seconde affaire. Pour la première, je crois que c’est gagné. Monsieur Lemoine a trouvé l’appartement tout à fait à son goût et Nic… enfin son petit-fils aussi.

Ayant trahi ses pensées, elle rougit fortement.

— Vous êtes toute rouge Aline, que se passe-t-il, vous avez trop chaud ? Voulez-vous que j’ouvre la fenêtre ?

Pierre se moquait gentiment d’elle. Il la regardait en souriant, un peu ironique, le regard plein de tendresse.

— Merci cela ira. Je vais aller boire un verre d’eau et ça passera.
— Comme la rose, Aline, vous avez besoin d’eau, je ne me suis pas trompé en disant tout à l’heure que deux fleurs entraient dans l’agence, lorsque vous êtes revenue.
— Cessez de vous moquer de moi, Pierre, ou j’irai me plaindre à Mireille que vous me martyrisez.
— Elle serait bien capable de vous consoler et de me faire la tête pendant huit jours. Il vaut effectivement mieux que je cesse de vous ...