1. Terre des hommes (2)


    Datte: 28/07/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    Marielle était la sœur cadette de Marie-Anne et n’avait pas eu de chance dans sa vie de femme. Elle avait dix ans de moins que l’épouse de Christophe. Les deux hommes qui avaient traversé son existence, elle les avait aimés au-delà de tout. Le premier avait disparu un matin avec ses économies. Pour le second au bout seulement de quelques mois, elle s’était aperçue que ce gaillard-là mentait et possédait déjà une famille. Une femme et deux enfants qui l’attendaient du côté de Clermont-Ferrand alors qu’il lui promettait monts et merveilles. Promesses en l’air, du vent pour l’appâter, et elle l’avait viré sur le champ, dès qu’elle avait su.
    
    Depuis trois heures qu’elle roulait sur ces petites départementales, il lui tardait d’arriver. Elle aussi venait passer quelques jours dans la maison familiale, reprise par Marie-Anne. Elle en avait aussi des souvenirs dans cette baraque et pas forcément les mêmes que sa frangine. Non ! L’écart entre les deux enfants n’avait pas vraiment favorisé la bonne entente entre elles. Mais depuis quelques années les divergences entre les deux filles s’étaient tout de même quelque peu estompées. L’ambiance était au beau fixe désormais.
    
    Marielle devait son prénom à une championne de ski que sa mère avait appréciée. Elle chantonnait dans sa petite Citroën pour éviter de penser à la route. Elle adorait son beau-frère, et s’était toujours juré d’en trouver une réplique exacte. Hélas, ses deux premières tentatives s’étaient donc soldées par des échecs ...
    ... cuisants. Un type agréable et bien ce Christophe et si sa sœur ne l’avait pas alpagué avant elle… elle en aurait bien fait ses « quatre heures » ! Mais bon ! Un jour, elle aurait aussi son prince charmant juste pour elle… il ne fallait pas désespérer.
    
    Le soleil réchauffait déjà de ses rayons la vallée et les verts dégradés des sapins, seuls arbres encore fournis en verdure en ce début de printemps. Mais bientôt le tapis d’or des prairies se verrait à des kilomètres à la ronde et la valse des cueilleurs du dimanche ferait un ballet incessant sur ces routes étroites et dangereuses. Elle s’arrêta une dernière fois au supermarché local. Quelques fleurs pour Marie-Anne, une bouteille de vin pour le déjeuner, et elle pouvait arriver là-haut sans avoir l’air d’une mendiante.
    
    À quarante balais, sa sœur était bien installée et son mari avait de l’argent. Contrairement à elle qui vivait chichement depuis le départ de Marco qui lui avait vidé son compte en banque. La justice était longue à réparer les dégâts… mais cela aussi s’arrangerait un jour ou l’autre. Devant le capot de la petite automobile noire, l’entrée du chemin qui menait… aux souvenirs. Et le panache de fumée qui sortait de la cheminée… prévoyante Marie-Anne, comme toujours ! Le feu était ici indispensable au moins jusqu’au début d’avril.
    
    Le bruit de moteur qui ralentissait avait alerté les occupants de la maison. De cela, Marielle en était certaine grâce à l’imperceptible mouvement du rideau, tiré par un résident ...
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