Vous rappelez-vous, Yannick ?
Datte: 13/04/2018,
Catégories:
fh,
cadeau,
hotel,
amour,
cérébral,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
Vous rappelez-vous, Yannick, notre première rencontre ? C’était au lendemain de la publication, sur ce site d’histoires érotiques, de pensées que j’avais écrites pour moi-même, lorsque je fus assaillie par cette horde de lecteurs trop empressés d’aller directement au but et fatigués par avance des propos d’une femme qui dévoila sans honte ni fausse pudeur ses plus intimes souvenirs ? Vous fûtes le premier à me soutenir, le premier à venir au secours de cette atteinte à ma liberté d’expression.
Vous rappelez-vous, Yannick, les messages amicaux que nous échangeâmes ensuite ? Vous, fasciné par la démarche osée et insolite de cette jeune femme qui osa dire tout haut ce que beaucoup de ses semblables ne pensaient que tout bas, par le charme de ses mots et par la délicatesse de ses pensées ; moi, amusée par l’enthousiasme de ce lecteur qui m’intrigua par sa spontanéité, par le sentiment d’infériorité devant la Femme avec un F majuscule qu’il m’imaginait être et par la déférence un peu trop marquée qu’il me témoignait ?
Vous rappelez-vous, Yannick, comment ces échanges épistolaires se sont progressivement affermis, et comment, au milieu des mots, se sont subrepticement glissées les expressions de sentiments quelque peu plus intimes, de baisers virtuels que nous nous empressâmes de consommer avec toute la puissance de notre imagination ou, qu’au contraire, nous nous promîmes de conserver juste pour en faire durer le souvenir ?
Vous rappelez-vous, Yannick, le jour où vous ...
... m’avez dit m’avoir déposée, telle une fleur délicate, au cœur de votre jardin secret, me laissant à penser que vous me contempliez à chaque fois que vous vous y rendiez. Et moi, abusant un peu de votre confiance, une fois que vous fermiez la porte de cette serre si bien cachée au fond de vous-même et paradoxalement si lumineuse, je me plaisais à me balader dans ses allées, examinant toutes vos pensées inavouées, des plus heureuses au plus sordides, poussant le vice jusqu’à plonger mes racines dans le suc de vos rêves érotiques les plus malsains. Certes, jamais vous ne me parlâtes de ces derniers, pudeur que j’ai appréciée à sa juste valeur, mais, comme le dit la chanson, il ne me fallut pour les découvrir qu’un tout petit peu d’imagination.
Vous rappelez-vous encore, Yannick ce qui suivi ? Mais non, vous ne le pouvez, ceci releva uniquement de mes fantasmes, à moi toute seule. Vous ne pouvez donc vous souvenir qu’un jour, je me suis transportée à la vitesse de la lumière sur la terrasse d’une station balnéaire bretonne, vêtue juste du nécessaire pour la belle saison, vous y ayant donné rendez-vous tout en vous intimant l’ordre de ne pas m’aborder et de ne pas vous faire connaître. Je me suis assise sur la chaise de ce café, lisant, en signe de ralliement, ce romain dont le titre à lui seul,À l’ombre des jeunes filles en fleurs, sonnait déjà comme une promesse.
Quel dommage que vous ne puissiez apprécier combien je me suis délectée de m’être ainsi livrée à votre regard et à ...