C'est grave, docteur ? - Histoires de Sexe

C'est grave, docteur ?

... douleur dans le bas-ventre. Ensuite des sons et des odeurs, ça y’est je me souviens, mon arrivée rocambolesque et l’opération.

Une infirmière vient aux nouvelles.

— Ah, on est réveillé ? On a pas trop mal ? On va faire un petit pipi !

ON pourrait pas me laisser respirer, non ? Elle ne tient aucun compte de mes borborygmes et me force à faire quelques pas vers les toilettes. Elle me tient la queue et je fais un petit pissou maigrelet.

Qu’est-ce qu’elles ont toutes à me tripoter la pine ?

— C’est bieeenn, on a fait son pipi, on doit marcher aussi, faire quelques pas.

J’ai l’impression d’être un clébard qui fait ses besoins du soir. Je vais avoir droit à une caresse et unnonosse.

— Je vais vous amener votre repas, de la soupe.

Qu’est-ce que je disais, une friandise ! En fait une bonnesousoupe.

— Je vais prévenir le chirurgien, il viendra vous voir tantôt.

Une fois ma soupe avalée – c’est vrai qu’ON avait faim – je plonge dans un demi-sommeil jusqu’à l’arrivée du toubib.

— Voilà notre rescapé. Vous l’avez échappé belle. Sans Dominique, vous pouviez y passer.
— C’était si grave ?
— Pas beau à voir. Votre intestin aurait pu se nécroser dans vos coucougnettes, je vous dis pas le bordel. Heureusement, le Docteur Duval a fait son internat ici, nous la connaissons bien. Elle ne m’aurait pas dérangé pour des broutilles, du coup je l’ai prise au sérieux et voilà. Les jeunes médecins ont parfois tendance à en faire trop, mais là elle a pris la bonne ...

... décision. J’ai résorbé la hernie, j’ai ajouté une prothèse pour renforcer le muscle, une crépine en quelque sorte, vous êtes tout neuf. Pas d’efforts pendant un mois. Vu que votre opération s’est déroulée en catastrophe, nous allons vous garder une journée entière en observation, vous sortirez après-demain.

~o~

L’arrivée intempestive du chirurgien et dema toubib met un terme à mon imitation du tigre en cage, c’est à dire tourner en rond dans la chambre.

— Ah, voilà notre miraculé. Je me répète, pas d’efforts pendant un mois, pas de charges lourdes, vous aurez quatre points de suture à retirer dans dix jours, votre médecin traitant s’en chargera. Il fera aussi la visite de contrôle dans un mois. Pas la peine de vous faire faire de kilomètres inutiles, la Sécu n’aime pas. Vous avez votre chauffeur personnel, vous avez de la chance. J’oubliai : une ordonnance pour des antidouleurs… mais n’en abusez pas.

Les deux praticiens se disent au revoir, et nous rejoignons le parking. Dans la voiture, après un silence, je me lance.

— Je ne vous remercierais jamais assez de ce que vous avez fait pour moi. Selon votre confrère, sans vous j’y passais.
— C’est vrai que tout seul avec une hernie étranglée et une occlusion intestinale, vous aviez tout faux.

J’essaie d’en savoir un peu plus sur elle, sur sa vie privée, mais elle ne se livre pas. Je ne suis qu’un inconnu à qui elle vient juste de sauver la vie !

Elle me dépose devant le cabinet, je récupère ma voiture, elle me ...